dimanche 28 décembre 2008

les catastrophes du 26 décembre

Tous les 26 décembre, il se passe quelque chose d'assez glauque. On pourrait argumenter en disant qu'on remarque cette loi des séries justement parce que c'est une date qu'on remarque (le lendemain de Noël) [un peu comme lorsque vous vous faites la réflexion que dans une grande file d'attente personne n'attend derrière vous, alors que lorsque ce n'est pas le cas, vous ne le remarquez pas, car justement rien n'est à remarquer (je tiens l'info d'une amie sociologue), car tout est dans l'ordre logique des choses (une file d'attente impliquera forcément des gens vous suivant). Les autres jours ne sont pas "remarquables", car pas rapidement identifiables dans la suite des jours, contrairement au lendemain de Noël.]
Quoique, quand on énumère les catastrophes, il y a de quoi être perplexe :
1999 : l'ouragan Lothar (rien de meurtrier, mais la moitié de la forêt à côté de chez moi envolée, ça demeure impressionnant)
2003 : tremblement de terre à Bam en Iran (j'ai honte, mais je m'en rappelle grâce à mon gag à deux balles : "la terre a tremblé à Bam. Bam bam bam")
2004 : tsunami
puis période d'accalmie (ou d'indifférence de ma part concernant l'actualité)
2007 : assassinat de Bénazir Bhutto
J'attendais ce que pouvait nous réserver 2008. Du coup ça n'a pas manqué, Israel attaque la bande de Gaza, on en est à 300 Palestiniens tués.

mercredi 24 décembre 2008

noël, noël, jésus est né---


--- les anges chantent dans le ciel, les bergers offrent des cadeaux, merci petit jésus venu sur la terre pour nous sauver...
je me répète, mais c'est la première poésie que j'ai dû apprendre par coeur, je devais avoir cinq ans, et mes neurones ont en gardé la trace.

Tout ça pour vous dire que c'est Noël, et que je ne suis pas encore arrivée à un stade méditatif extême, plongée dans la course aux cadeaux.

Discutant avec des amis athées qui déploraient que Noël conserve (conservât ah ah) un aspect religieux, je me suis emportée. Sauf preuve du contraire, Noël demeure prioritairement une fête religieuse, on y célèbre la naissance de Jésus. Que des personnes athées - qui devraient par conséquent faire preuve de plus de tolérance que des personnes ultra-religieuses dépourvues de rationnalité- se permettent cette intolérance envers le sentiment religieux m'énerve. Je me considère comme quelqu'un de religieux, en étant totalement anti-prosélyte (et jamais je ne voudrais convaincre qui que ce soit, d'ailleurs j'en parle très rarement, car je considère que cela appartient à la sphère strictement privée), mais de plus en plus, j'ai l'impression qu'il faut se justifier de croire encore à quelque chose dans ce monde perdu et auto-suffisant.

Le problème c'est que les deux fêtes, la religieuse et l'hypercommerciale partagent le même nom. Noël, étymologiquement, c'est la nativité du petit Jésus et non le Père Noël - inventé par Coca Cola, tout de même - apportant des cadeaux. Ensuite, c'est clair qu'il s'agit d'une période de partage, et les cadeaux se font dans cette atmosphère : pour rappel, l'Espérance s'est incarnée, d'ôù tout le reste. Ensuite, que des personnes athées ou d'autres religions veulent participer à cette atmosphère particulière, tant mieux, mais jamais la fête commerciale ne doit éclipser totalement la fête religieuse.

ps : sinon, j'ai été gâtée par le Petit Jésus (et oui, quand j'étais petite ce n'était pas le Père Noël, mais le Petit Jésus qui m'apportait des cadeaux. J'ai appris dernièrement que c'était une coutume germanique, le Christkind, comme quoi, même en étant totalement francophone, j'ai été influencée par le métissage culturel fribourgeois :)) car je tiens dans les mains des exemplaires d'une réédition de nouvelles dont j'ai rédigé la postface. (permettez ce bref moment de non-modestie!).

lundi 8 décembre 2008

chronique hivernale 2007


Ps : voilà le texte d'une petite chronique concernant mon hiver en Russie...

Je survis à une température glaciale. Malheureusement, je ne peux pas édifier les foules par mon courage à toute épreuve, car les thermomètres publics ne sont pas légion dans cette ville. J’ignore si c’est pour ne pas trop mettre à mal le moral des Russes ou des étrangers, ou si cela fait également partie « des plans de Poutine ».
Malgré l’hiver les rues sont garnies de jolis calicots. A chaque carrefour se déploient des banderoles, du même type qui barre le boulevard de Pérolles pour le festival du cinéma. Mais sur les banderoles, pas de programme de concert, pas de pub pour Anna Netrebko, posant en anglaise et robe blanche pour son prochain rôle (La traviata, au Marinsky, ne bavez pas j’ai pris la dernière place à moins de cent francs, hi hi, soixante francs pour une star mondiale de l’opéra, Bjork peut aller se rhabiller, j’ai ma vengeance)….bref, je me perds, donc pas de contenu culturel, mais des slogans politiques :
Plan Poutina, Pabieda Rossii
Plan Poutina, Sila Peterbourga

Ce qui donne : le plan de Poutine : la victoire de la Russie (je me demande bien sur qui)
Le plan de Poutine : la force de St-Petersbourg
Le programme se décline également sur les vitres intérieures des marchrutka (bus privés que j’emprunte quotidiennement et où je prononce la phrase fatidique : astanavitié na astanovkie pajalousta (arrêtez à l’arrêt, svp, tout ça pour ça et oui)), où le lecteur apprend qu’il a sa place dans le programme de Poutine (« tu es dans le plan de Poutine : travail, habitat », et un autre mot compliqué que je ne connais pas). Le nom du parti politique de Poutine : Edinnaya Rossia (une Russie unique) : voilà pourquoi le parti de Kasparov s’appelle « une autre Russie ». Et j’apprends en lisant les journaux (anglophones…) que le maître du pays a développé toute une philosophie politique, la « sovereign democracy », ce qui veut en gros dire que la Russie ne veut pas se calquer sur les démocraties occidentales mais exister au contraire de façon indépendante. La ligne politique est claire : se poser en superpuissance et affirmer coûte que coûte la validité de son modèle –forcément particulier- face à l’Europe ou aux Etats-Unis.
[...]
On a bien rigolé en voyant que Catherine II était enterrée à côté de son mari, qu’elle a fait assassiner… Le pauvre, comment ne pas échapper à une mégère, même après sa mort…St-Pierre et Paul contient également ce qui reste de Nicolas II, de sa femme et de trois de ses filles. Le tsarévitch et une grande-duchesse manquent à l’appel, même si cet été, on a parlé de découvertes d’ossements à Iekaterinbourg (lieu du massacre), et de test ADN.



Donc voilà la sépulture du dernier tsar de Russie. Je vous mets la photo, parce que c’est historique qu’en 1998, 80 ans après son assassinat, le gouvernement de l’époque ait fait enterrer les restes du tsar que le régime bolchevik avait assassiné. Mais c’est symptomatique de la Russie et de son incapacité à digérer l’époque soviétique : certes, ils sont enterrés, et le jour où j’ai visité l’église, il y avait une rose rouge sur le sol de la chapelle (on ne peut pas y entrer, photo prise depuis la porte), mais ils sont cachés dans une petite chapelle intérieure, alors que les autres tsars ont droit à un énorme sarcophage de marbre posé à même le sol de l’église…
Je parle d’oubli, ou d’incapacité à digérer – ou à même parler de son passé… car le 7 novembre 2007, j’ai vécu les 90 ans jours pour jours de la révolution d’Octobre… je m’attendais à quelque chose…. Bref, la révolution d’octobre (de novembre d’après le calendrier grégorien, mais le calendrier julien que l’église orthodoxe, ne voulant pas plier devant le pape, avait conservé a 13 jours de retard sur notre calendrier) 1917 n’est plus fêtée. On a substitué un « jour de l’unité du peuple », le 4 novembre, fêtant la victoire des boyards moscovites sur les milices polonaises qui avaient alors envahi la capitale en 1612 (des Polonais à Moscou ? c’est fou mon ignorance, chaque jour on apprend quelque chose…).
En passant, il paraît que c’est un geste politique, hautement anti-occidental, que Poutine a instauré cette fête en 2005, soit après la révolution orange en Ukraine…….Mais officiellement, c’est parce que les gens avaient besoin d’un jour chômé en novembre, et qu’il fallait remplacer la fête de la révolution par autre chose… D’ailleurs c’est également la fête de la Vierge de Kazan, Boje materi : l’icône de Kazan passe pour faire des miracles, et a notamment arrêté les troupes tatares assiégeant Kazan du temps d’Ivan le Terrible. Elle se trouve maintenant dans l’Eglise du même nom, une atrocité néo-classique sur la Nievsky, qui se veut une copie de St-Pierre (ah ah ça m’a bien fait rire quand j’ai lu ça), à côté des drapeaux des régiments napoléoniens et des clés de Lübeck et de Nancy, prises aux Français lors des campagnes de 1815…
Je m’égare également : je voulais vous parler de la Révolution d’Octobre. Dans une ville qui a laissé deux statues de Lénine sur la Bolchoi Prospekt de mon île (je vous amènerai les photos la prochaine fois, j’ai marché à côté l’autre jour, mais le visage de Lénine est si impressionnant que je n’ai pas osé faire la touriste…. C’est pire que le cavalier de bronze ces statues soviétiques, ça fait froid dans le dos : leur pose est surhumaine et très hautaine… le bras levé, torse bombé, fixant le sens de l’Histoire qu’ils ont réussie à domestiquer…), je m’imaginais naïvement que toutes les fautes étaient retombées sur Staline et que Lénine n’était pas condamné (j’ai beau essayé de parler de ça avec les gens que je connais, leur passé est tabou, impossible de savoir leur opinion sur la transition que vit leur pays…)…Mais la révolution d’Octobre n’est fêtée que par une poignée de « fanatique » (le mot est de ma prof de russe), le parti communiste actuel – il existe toujours, et d’ailleurs même la fameuse Pravda que je croyais enterrée : une jeune femme la lisait ostensiblement dans le métro, Pravda en rouge, le portrait de Lénine à côté, et une photo noire et blanc où se détachait le rouge des banderoles : « nacha pabieda : notre victoire, désignant probablement le fameux 7 novembre…
Donc pas de cérémonie, rien, si ce n’est la neige, qui a décidé de faire son apparition ce jour-là, nimbant le champ de Mars de blanc : le feu pour les victimes de la Révolution y brûle toujours, et ce jour-là, je m’en suis approchée, il est vrai plus pour me réchauffer que pour verser une larme. Je vous enverrais bien une p hoto, mais les appareils numériques n’aiment pas les températures en-dessous de zéro. Donc une photo symbolique, la prise du Palais d’Hiver . Les troupes de Trotsky n’ont rencontré qu’un bataillon de femmes défendant le fameux Palais, qu’ils ont violé (selon Joseph Brodksy), très peu de morts. Le chef du gouvernement provisoire, Kerensky s’est enfui en se déguisant en femme (a-t-il échappé au viol ? hi hi) et est mort en exil aux Etats-Unis dans les années 70 je crois. Et le comité bolchevique a investi les environs de l’institut Smolny pour gouverner la ville.




Voilà l’église principale du couvent de Smolny, que Rastrelli construisit. C’est du baroque russe, et c’est joli. (ou la la, à la relecture, je vois que je fatigue, le style est moins fleuri) Sinon sachez que l’église Pierre-Paul (jacques) fut construite par un Tessinois (Trezzini) qui lui est responsable du baroque pétrovien (de l’époque de Pierre le grand), des très jolis bâtiments moins boursouflés et plus nordiques. D’ailleurs la flèche très haute qui couronne l’église Pierre-Paul est rare dans l’art baroque : Brodksy en parle comme d’une « aiguille qui aimante la ville »… c’est vrai que les flots qui l’entourent coulent constamment, tout ce liquide qui s’en va, nous fuyant, et nous restons sur les ponts à les regarder s’échapper… Mais cette ville où le baroque reste triomphant (malgré tout la rigidité classique et néo-classique) est dans sa géographie même en mouvement : saviez-vous que les fameuses inondations sont causées par le vent en provenance de la Baltique, qui fait rebrousser chemin à la Niéva, l’empêchant de se jeter dans la mer… Voyez je vis dans une ville où le flux des fleuves s’inverse parfois… Ca fait des tourbillons, et la Nieva valse…et tout peut arriver
D’ailleurs
« la texture granuleuse des pavés de granit voisinant avec cette eau qui coule, qui s’en va toujours, contient quelque chose qui imbibe les semelles d’un désir quasi sensuel de marcher » (brodksy toujours)…


ps : dès que j'aurai du temps devant moi je retrouverai mes photos dans le fouillis de mon ordi et les publierai avec le billet. Prenez patience

teaser

pour la suite du menu je vous propose :



1/ un compte-rendu du pétard mouillé de la St-Nicolas

2/ une petite présentation de Jack Rollan

3/ une pincée de Corinna Bille

4/ ? le suspense fait vivre...

de la politesse dans les trains


J'étais assise à côté d'un cas social ferroviaire (CSF) gratiné ce soir. Pour commencer, rappelons quelques règles de savoir-vivre (et oui, une Nadine de Rotschild sommeille en moi, je vous ai dit que j'étais une femme vénale au fond, bref je m'égare : )

Règles de savoir-vivre ferroviaire : ne pas trop perturber ses voisins

Liste de quelques manquements à cette sacro-sainte règle :

1/ les gens qui s'époumonent dans leur natel à raconter leur vie privée....

on est tous d'accord que c'est super super horripilant. IL y a pire

2/ les gens qui s'époumonent dans leur natel à raconter leur vie privée.. qui raccrochent... qui attendent (trois secondes, j'ai compté).... qui appellent une autre de leur connaissance pour leur raconter exactement la même chose.

Le cycle sus-mentionné a duré, le temps d'un Lausanne-Genève, trois fois, et tous les voisins ont gentiment pu révisé leurs notes.

ça donne (en discours direct) :

1/ j'ai fait 3,5 à mon examen de finance
2/ deux de mes collègues ont été virés
3/ tu vois, il me manque le côté académique dans ce boulot
4/ mais je m'accroche, je serre les dents [ndlr : si seulement c'était la machoire...]
5/je suis fâchée avec ma mère, tu vois elle était pas là pour moi cet été
6/ françoise, t'es pas enceinte ? mais tu sais qui est le père ? Sacré Françoise, tu me fais le coup tous les trois mois...


[en fait, ce petit discours rapporté manque considérablement de sa substance. Parce qu'à chaque coup de fil, les faits exposés ci-dessus était largement amplifiés et répétés pour que le correspondant comprenne bien toutes les subtilités du raisonnement....]
Bref, je souhaiterais qu'on légalise le don de cerveau, certaines personnes en auraient bien besoin...

jeudi 4 décembre 2008

lost in translation

aujourd'hui notre leçon de français portera mes amis sur les faux amis (c'est minuit, je suis insomniaque donc soyez indulgents)
un smoking ça fait chic en français, mais en bon anglophone on devrait dire tuxedo (teuxido) : essayez de dire à James Bond en V.O qu'il a un beau smoking, vous verrez tout de suite à sa tronche que, non, ça va pas le faire [bon, en même temps, c'est un excellent prétexte pour expliquer la raison de votre non-sélection en tant que James Bond's girl]
un bistrot c'est sympa, mais saviez-vous l'étymologie du mot? La légende urbaine prétend que c'est grâce aux cosaques des troupes d'occupation du tsar à la chute de Napoléon. En effet, les soldats russes (toutes mes excuses si raccourci ethnique, j'attends les explications des subtiles différences avec joie) se précipitaient dans les cafés en hurlant : Bistro ! ce qui en russe veut dire Vite! (en gros, ils réclamaient : vite, à boire!).
Le problème c'est que bistro s'écrit certes bistro, mais se prononce BISTRA (car l'accent sur le i il y a, mais ça c'est dur à capter pour un francophone. Imaginez que vous n'utilisez pas uniquement le devant de votre machoire pour parler, mais également les jointures des machoires. c'est comme ça que je m'imagine la permutation physique pour mieux s'adapter à un accent. De la même manière, je trouve que l'anglais se parle avec le fond de la gorge et les sinus.) Du coup, la belle histoire sent le coup monté par un écrivain romantique désoeuvré dans sa mansarde... (du coup, vu les températures polaires qu'il règne dans ma mansarde je peux compatir (question : on m'a fait remarquer je prononçais MAN Z ARDE alors qu'il faudrait dire MAN ss arde : je suis sûre que j'ai fait un amalgame avec les mazarinades ou alors confondre
monsieur de Mansard avec le cardinal ?? je ne sais).
Bon je m'égare totalement :
un bel exemple de dérivation sémantique : le mot passion. A la base (latine toujours), cela n'exprime absolument l'idée de plaisir et de joie yop-la-boum que tous les chocolatiers de la planète utilisent pour leur message publicitaire.
J'ai oublié l'infinitif du verbe latin, mais le supin passum a donné passion, tandis que cet infinitif (pateo, pates, patere... est-ce çA ? ou la la les neurones meurent et ne ressuscitent pas... elles)) a donné pâtir. Donc au début la passion, c'était la grosse souffrance, le côté passif (le terme vient de là également), c'est subir après tout : donc en gros une souffrance infligée qu'on subit : on voit pourquoi on parle de passion du Christ (est passus)...
L'esthétique médiévale a repris le terme et l'a connoté de l'enjolivage amoureux : à moins que ce ne soit les tragédies classiques - j'ai l'esprit brouillé aujourod'hui - car l'amour c'est une souffrance qui nous est infligée, la passion c'est le dérèglement de l'équilibre, et toutes les tragédies finissent mal.
Après est venu Hollywood et ses envolées de violon à faire pleurer d'envie Chostakovitch, et le kitsch a triomphé (relire Kundera pour mieux saisir svp).
Du coup, qui reste-t-il pour être le "soleil noir de la mélancolie", je vous le demande ? C'est pour çA que si certaines attendent le prince charment, moi j'attends le prince ténébreux.
c'est très embrouillé, mais je me comprends. sur ce bonne nuit

mercredi 3 décembre 2008

lausanne en vrac

quelques observations et questions existentielles d'une néo-Lausannoise :

après un mois de mise en service, et quelques voyages personnels, je suis toujours perdue lorsque je sors du métro au Flon... je n'ai toujours pas réussie à sortir du côté du joli tobogan vert : d'ailleurs pouquoi les jolies salades design du toi ne rougissent-elles l'automne venu ?

est-ce que les sommelières du café romand sont castées pour leur mauvaise humeur et leur tronche incroyable ?

est-ce que les cordonniers lausannois sont les plus riches du mondes, vu le nombre de talon égratigné dans la descente du Petit-Chêne ? D'ailleurs, pourquoi personne n'organise des descentes du Petit-Chêne en talon aiguille, alors que des 100 mètres en talons aiguilles existent bel et bien?

Que va-t-il se passer avec le Musée des Beaux-Arts ? Où va-t-on entreposer les toiles qui dorment dans les réserves ?

Est-ce que le sirop à l'aspérule du café de Grancy est bon? Pourquoi le Bar-Tabac ferme à neuf heures en semaine?

lundi 1 décembre 2008

politika : thaksin et cie

Quand on y réfléchit bien, la vie est curieuse :

en Thaïlande, la plupart des chemises jaunes sont des middle class ou des intellectuels royalistes qui se révoltent contre la démocratie : et oui, ils reprochent au premier ministre corrompu d'acheter des voix auprès de la plèbe (les chemises rouges) et revendiquent un système de vote plus élitiste (et non plus fondé sur le système : "un homme, une voix".)
La couverture des médias occidentaux occultent complètement ce système de pensée, en les mettant en valeur contre le méchant corrompu premier ministre Thaksin (pourtant légitimement et démocratiquement élu). Donc en fait, les Thaïlandais ne veulent pas d'un système où les plus pauvres ont droit au chapitre, car ils les soupçonnent de vendre leur voix au plus offrant.

Avant de s'en outrer, il faut se rappeler que même la Révolution française fonctionnait sur le même système : pour être citoyen, il fallait être propriétaire, car les prolétaires (comme l'étymologie le rappelle : "proles"=descendance, c'est-à-dire ceux qui n'ont que leur livre comme richesse) n'avaient rien à perdre (aucune propriété) ne pouvaient être pris au sérieux, on ne pouvait pas leur faire confiance. La troisième république est passée par là et a ripoliné l'héritage de la Révolution française, qui est demeurée une révolution bourgeoise jusqu'au bout.

Donc, le journaliste français qui dépeint la crise thaïlandaise comme "la révolution française" (en pensant le peuple s'unit contre la tyrannie) a bouclé la boucle (ce qui lorsqu'on parle de révolution, est bien commode) en parlant en fait de la prise de conscience de la bourgeoise d'être menacée par la masse des petites gens. [comme quoi l'Histoire est toujours remodelable à souhait].

A part ça le Lashkar-a-Taiba a réussi un joli coup : dix personnes pour dézinguer 200 personnes ! Encore une fois, il faut relever que les morts n'ont décidément pas la même importance : cela fait plus d'une année qu'une série d'attentats ensanglante l'Inde, sans avoir le moindre poids en Occident (à part quelques articles). Il faut que des Occidentaux périssent pour que le monde s'affole.

mercredi 26 novembre 2008

ragusa à la rescousse des CFF


Ce matin, ce n'est pas le contrôleur qui est venu me tirer de ma douce torpeur (enfin un wagon silence sans vieille suisse allemande illettrée qui jacasse à tout va), mais une dame qui me tend un ragusa (miam, le nouveau au chocolat noir) et deux petites cartes.
Tout ensommeillée, j'accepte le tout sans broncher et lit mécaniquement les cartes. L'une est un concours pour gagner une montre Mondaine (oui les Suisses Allemands trouvent que ça fait chic pour un nom de montre, comme quoi...) des CFF.
L'autre est une excuse en bonne et due forme pour le manque de ponctualité des CFF. Chpan dans les dents : c'est dur à 8h de voir ainsi s'écrouler un mythe suisse : la ponctualité (d'ailleurs mon crétin prof d'allemand disait toujours : la ponctualité est la politesse des rois [ponctualité à quoi ? Est-ce que Louis XVI était à l'heure pour son rendez-vous avec la guillotine?]).
J'ai longtemps cru qu'un jour on me confisquerait mon passeport suisse pour cause de manque inné de ponctualité. J'ai d'ailleurs cessé de porter une montre depuis mes 20 ans, ce qui me donne une excuse imparable pour ne jamais savoir quelle heure il est (un luxe, une liberté, ne plus pouvoir segmenter le temps... et le voir se diffuser. D'ailleurs pourquoi les hommes ont-ils éprouvé le besoin de donner une semaine au temps ? Les mois se basent sur le calendrier lunaire ou solaire, mais les semaines? Y a -t- il une raison scientifique de découper la suite des jours en un retour perpétuel des jours de la semaine? )

Bref, je vais finir les emboîtements et reprendre mon raisonnement (un peu de logique me dirait mon colocataire physicien). Donc les CFF s'excusent (et par conséquent reconnaissent qu'ils ont tort : un innocent n'a rien à se reprocher et ne s'excuse jamais !) : un autre mythe de l'Helvétie s'écroule : après Swissair et les CFF, l'on ne sera plus supris de voir l'UBS s'écrouler, heureusement la Migros sera là pour sauver la nation.
Cette excuse s'accompagne d'une douceur confédérée pour faire passer la pilule. Tout serait charmant si ce Ragusa au chocolat noir (praliné, très bon, pas trop sucré, juste ce qu'il faut, fondant sous la dent) ne venait d'être lancé. Joindre une excuse à une campagne de promotion pour du chocolat suisse, la belle affaire. Faire taire les mécontents avec des douceurs, pourquoi pas, je me disais. Mais récupérer des campagnes de lancement de produits à des fins promotionnelles... bof.

Surtout que le train du retour avait 12 minutes de retard.

voyage voyage

je me suis laissée entraîner à mon penchant bling bling naturel (comme diraient mes amis alternatifs berlinois) en m'embarquant pour quatre jours sur un bo bateau. Nous avons vogué vers Barcelone, aperçu les mosaïques du Parc Guëll et les tags des squats, puis le vent force 10 nous a détournés de la Corse et nous a mené droit vers Marseille, sa bonne mère et son vieux port... Quelques photos pour vous donner envie :



















copyright dievouchka : Vieux-port, mosaïques de Notre-Dame de la Garde, un message de bienvenue d'un squat barcelonais, mosaïques du parc Guëll, le bo bateau, la mer....

lundi 24 novembre 2008

retour de vacances

la canebière, des bottes violettes barcelonaises, des savons de Marseille achetés au Vieux Port, des culturistes belges en goguettes, des vendeurs d'aspirateurs italiens, les arcades de Savone, et la tête qui tangue à cause du mal de terre... Promis si vous êtes sages je vous en parlerai...

jeudi 20 novembre 2008

décousus...

...sont mes propos. Car ils servent d'échappatoire à faire mes valises, chose que je déteste le plus au monde. Symptomatiquement, c'est avoir le choix de ce que l'on va emporter, et pour moi, le choix porte en soir quelque chose de déchirant, c'est se séparer de la possibilité de ce que l'on pourrait faire.
Bref, tailler à vif dans les hésitations et voguer sur une décision affermie.
C'est ce que je vais faire pendant les quatre prochains jours, sur les vagues méditerannéennes de novembre, à l'abri des pirates somaliens et des icebergs.

je pourrais vous parler de mes pendulations (tiens, une femme aux gros yeux qui conseille à haute voix à une amie au téléphone de "lui faire payer tout ce qu'il peut avoir"... J'adore écouter les détails des divorces étalés au grand jour, ça me fait sourire ("aucune dignité d'étaler sa vie privée en public"), ensuite la dame remarque et me fusille du regard dans le wagon. Curieuse situation de communication, où l'on est bloqué pendant 30 minutes (dire que l'année passée, c'était 50 minutes !) à côté d'inconnus, qui vous infligent leur conversation inintéressante!!! La peine capitale semble bien douce pour de pareils malhonnêtes! (humour pour tous les bien-pensants, je précise, pfffffffff ) Parfois il faudrait cotiser une police de la tranquilité qui traquerait tous les gens qui nous dérangent!! Avec une attention soutenue pour tous les alémaniques qui oublient de lire le signe "wagon silencieux" qui méritent d'être écartelés en public, ni plus ni moins!!

je pourrais vous parler d'un documentaire dont j'ai eu la primeur "La citadelle de l'humanitaire", mais je ne vais pas le faire, car je l'ai finalement assez apprécié (plus que "lost in liberia"), mais bon en même temps, c'est fatiguant d'ordonner ses pensées, alors promis ce sera pour une prochaine fois.

Bon je crois que j'ai épuisé toutes mes ressources et que je vais me résoudre à retourner à mes valises ! Pour info, je prends des vacances bien méritées (oui, la vie active infligée à une ex-étudiante, ça devrait être interdit par les Conventions de Genève).
A tout bientôt!!

mercredi 19 novembre 2008

la terre est bleue comme une mandarine


Plaisirs simples de la vie : arriver plus tôt à la maison, après s'être vue confier un projet intéressant, se promener dans sa rue, où les érables parsèment leurs dernières feuilles sur les trottoirs moirés. L'humidité légère brouille les immeubles de la Belle Epoque et le savant artifice de stuck devient chantilly dans la brume.

Escale au géant orange, où je m'approvisionne de belles mandarines, éclats de soleil juteux sous les dents.
Humble pleasures of life :
Coming home earlier, walking in my street, whose maple trees let their last leaves falling on the velvet sidewalk. The fog make the early-20th century building blurry : they become candylike. let's go to the orange grocery store buy some mandarines, sunbeam juicing under the teeth.


la photo n'est pas de moi, je l'ai prise là : http://farm1.static.flickr.com/51/141163049_2d9d14c463.jpg?v=0

lundi 17 novembre 2008

mariastein


plongée sous le brouillard.....je hais les dimanches. La météo promettait du soleil pour toute la Suisse : partis de bon matin [ce qui est exceptionnel pour un dimanche, car nous dérogions au rituel sacro-saint du dimanche auquel je consacrerai un billet un des ces jours] direction la campagne bâloise avec des vagues projets de promenade le long du rhin et de visites muséales... Tout fut coupé, arrêté net les projets se dissipant au fil de l'autoroute, sous le stratus qui ne se dissipait pas. Parfois la vision fugitive d'un verger : cerisiers déposant leurs feuilles dorées à leurs pieds au milieu des prés. Puis absorption dans le brouillard, le Jura se devinant à peine. L'abbaye se signale soudain par l'apparition d'un saule pleureur. Une façade classique, une église néo-baroque... rien à signaler. Commence la plongée vers la grotte, le long de couloirs recouverts d'ex-voto, et partout la transcendance à fleur de peau. Une lumière diffuse, souterraine, 59 marches, des verrières plongeant vers la vallée, une porte, puis une grotte mystique. Une piété populaire et baroque, une statuette recouverte de brocart et comme le signale une affichette "du voile de mariée de la femme de Napoléon III" (pauvre Eugénie, condamnée par les Bâlois à l'anonymat), un silence. La grotte : retour dans le ventre de sa mère, pénombre, humidité et silence. Calme et sérénité. La vierge sourit énigmatiquement, entourée de cierges. Je formule une demande silencieuse. Puis repars me plongée dans le brouillard qui indistinctement des formes (à peine remarque-t-on qu'on est à nouveau sur le plateau suisse) me ramène à la maison. La vision mystique s'évapore. Me voilà à nouveau baignant dans la mélancolie dominicale. Je hais les dimanches.


L'image n'est pas de moi je l'ai trouvée sous :

http://helvetia-catholica.blogspot.com

vacance

dans tous les sens du terme :
1) je pars en croisière (voui!!!!)
2) vu le peu de réactions, je vais attendre d'avoir des trucs inspirés à dire, plutôt que de vouloir à tout prix remplir mon blog. Ma profession actuelle n'étant pas des plus inspirantes, j'ai de moins en moins des illuminations (st-paul, rimbaud et autres crus (humagne et syrah)).

jeudi 13 novembre 2008

train I


Inventaire d'un voyage en train :



une fille au visage fatigué, qui n'a pas changé de dégaine depuis les années 1990, avec un T-shirt noir aux papillons roses

un barbu trentenaire avec l'inévitable sac Freitag

une fashion victim (capuche de fluokid, noire avec des motifs rose fluo) arborant fièrement son sac H&M Comme des Garçons (moi : "zut! voilà ce que c'est de bosser, on a plus le temps d'écumer les magasins. Tant pis, de toute façon, ils sont importables ces habits!)

son vis-à-vis tellement discret dont je ne me rappelle plus la tête

Ce soir tranquilité et rien de spécial à signaler. (j'ai même pu lire mon bouquin sur la justice internationale "transitionnelle" en paix)



(sauf que les hot-dogs de la gare de Genève sont tout à fait mangeables, j'y même découvert les oignons frits (réponse du vendeur de hot-dog : - c'est pas bon?

moi : -si, mais je connaissais pas))

(d'ailleurs y avait des touristes russes qui voulait foutre leur monnaie sur mon hot-dog, un peu plus et je les insultais en russe, juste pour voir leur tête)


Railway ride
- a girl with a face coming from the nineties, with a black T-shirt full of butterflies (yuck)
- a fashion victim with a bag "h&m comme des garçons", with a black hoody and pink patters (quite tecktonik tee) (it reminds me that since i got my new job, i don't have any time to cruise around and shop...)
- a thirtysomething with the Freitag bag apparel
- the fourth person, whose face i completely forgot about, must have not interest...
That's the summary of my railway ride of the day... no trouble, but quietness (forget the luxury and the volupty for this one, but a compulsory reading about "transitional" justice would do it)
ps : i discovered fried onions with my hotdog at the Geneva station. Actually some Russian tourist wanted to spread his coin on my hotdog, i resisted the envy of yelling after him in Russian, just to see his face frown with surprise... )

mercredi 12 novembre 2008

la révolution culturelle revue par Hu Jie


Pour les gens de ma génération qui se complaisent dans un post-modernisme fataliste, mai 1968 se conçoit avec un haussement d'épaules... ou un geste d'impatience. Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai réalisé ce que peut signifier le renversement total des valeurs : prenez le cas de la Révolution culturelle maoïste.

Quand on me dit Mao, je pense inévitablement à mon ancien prof de philo, qui loin d'être gauchiste (pensez donc ! un valaisan) arborait de superbes chemises col mao. Puis vient ensuite dans mon esprit le formidable succès éditorial que constitue le petit livre rouge. Pour le reste de la politique chinoise, le peu que je connais vient d'un roman historique à l'eau de rose écrite par une Américaine (oui je sais c'est la honte, mais quand j'avais 14 ans, ma vision de la littérature se réduisait aux romans historiques à l'eau de rose, style La bicyclette bleue)

Aujourd'hui, mon ignorance s'est effondrée, effarée, à la lecture du dernier numéro de Monde chinois, une revue que je vous conseille d'ailleurs. Bref, ce numéro est assorti d'un dvd contenant les films d'un cinéste chinois, Hu Jie. Ce dernier a consacré un de ses derniers documentaires au meurtre d'une rectrice d'un lycée de jeunes filles.

Dit comme cela, l'on pense inévitablement à la violence juvénile, aux classes de la périphérie et l'on soupire, à nouveau fataliste, tout en espérant ne jamais devoir être envoyée dans un tel enfer. Rien de tout cela.

Si la rectrice du lycée en question a bien été assassinée par ses élèves, les circonstances demeurent quasi hallucinantes d'un point de vue philosophique. Car c'est à l'instigation du gouvernement chinois que la Révolution culturelle fut lancée, enjoignant les jeunes à se libérer du carcan de leurs parents, présentés comme des contre-révolutionnaires bourgeois.
A lire les douloureux détails de la mise à mort (tuée à coup de planche à clous, forcée de manger ses propres excréments), on se dit que seules des adolescentes ayant vécu les pires atrocités de la guerre civile pouvaient être "décivilisées" pour en arriver à devenir des bourreaux.
Ici pas de guerre civile : les adolescentes appartiennent à la génération rouge, les enfants nés après la révolution communiste, dans un monde en construction, certes, mais paisible. Leur schéma mental est passé d'un coup d'une vision paisible et ennuyeuse de classe et de charabia propagandiste à un monde inversé où elles détiennent le pouvoir et peuvent renverser leur professeur - tout en conservant l'apparence de normalité car cette anarchie est promue par le gouvernement.

Tout çA pour dire que l'homme n'est pas éloigné du pire et que le meilleur vernis civilisationnel peut craqueler pour faire sortir les pires instincts-
Homo lupus homini.
This post is about Hu Jie, a chinese cineast whose latest movie is about the cruels crime of the Chinese Cultural Revolution. I speak about the murder of a schoolteacher and provisor, beaten to death by her own students. Actually, those girls went directly from a "normal" behaviour, from the boredom of the classroom to the savage cruelty, order being reversed, students beating teacher. This actually doesn't come from perturbed minds by civil war, but was motivated by Mao : the governement was at the origin of that anarchy that lasted 10 years.

mardi 11 novembre 2008

armistice


armistice : du latin arma (les armes) et tacere (se taire), moment sacré où les armes se taisent paraît-il...
Novembre et déjà les arbres ne sont plus flamboyants, pluie intermittente qui cendre le paysage... Les pluies du nord embourbent les tranchées, annihilant les cadavres, mousse de poilus qui s'imbriquent dans la boue liquide, les corps des vivants qui éclatent sous l'orage d'acier, les chairs se désagrègent...
Il y a nonante ans la tragédie se terminait. Et si la deuxième guerre a par ses horreurs occulté la première, il n'en faut pas pour autant négliger sa noirceur... Ceux qui ont vu La chambre des officiers seront d'accord avec moi : dans ce film, on réalise que parfois la mort n'est pas le pire qui peut nous arriver : "Où sont mes dents? où est ma bouche?", premier témoignage d'un défiguré dont le spectateur ne peut que s'imaginer le visage, la caméra ne le livrant jamais.

Le grand drame fondateur qui a modelé l'Europe d'aujourd'hui et porté en elle les graines de la deuxième grande boucherie patriotique. Comme le dit si bien Laurent Wolf dans Le temps d'aujourd'hui, chacun porte en soi sa guerre, celle qui l'a marquée. Car "chacun est enclin à chérir sa douleur et à sous-estimer celle des autres pour le pouvoir que cela donne".

http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=243736
ps : je voulais vous mettre en illustration une photo d'une "gueule cassée" de la Grande Guerre. Je suis tombée (après une recherche sur google image) sur des images tellements fortes que du coup je me suis auto-censurée. Une petite créature pétrifiée pour la métaphore fera l'affaire.

mercredi 5 novembre 2008


Si j'étais sage je me tairai. Because i'm coughing the day away... je tousse tellement que mes oreilles enflées ne me font plus entendre le bruit du monde.

Ce matin, la pharmacienne à laquelle je réclamais du sirop pour la toux m'a demandé trois fois si j'étais enceinte et si j'allaitais... J'ai répondu trois fois par l'affirmative : je ne dois pas avoir l'air trop enceinte (ce qui est en soi réjouissant, vu que je ne le suis pas), car c'est à sa tête ahurie que j'ai remarqué qu'il y avait quelque chose qui clochait. ( je répondais voui-voui-voui à tout ce qu'elle me demandait, comme un mantra pour obtenir du "vrai" sirop et pas-du-homéopathique-de-chez-mes-parents-que-j'ai-fait-une-heure-de-train-pour-aller-le-chercher-mais-qui-ne-marche-pas).

Bref mon état de santé et mon cerveau languissant ne me permettent plus des pensées trop complexes. Donc désolé pour mon "public" de ne pas être régulière, mais j'ai pour une fois une bone raison pour n'être pas opérationnelle et pondre des billets sur le temps, la chute de la maison CFF ou la bonne nouvelle du jour (question : est-ce que 24 heures chrono a habitué les esprits blancs à la vue d'un black president?).

Sinon je pourrai discourir des heures sur la portée philosophique de l'aide humanitaire (ou plutôt lancer le débat : pourquoi aider l'autre finalement? Non que je suis contre, mais comment argumente-t-on l'assistance, au delà d'un message religieux sur le pauvre proche du Christ?). Ou alors : peut-on être moral sur une base laïc? (je pense que oui à la base, mais comment l'argumente-t-on?) Pourquoi plus personne ne se pose des questions?

Sur ce je vais me coucher et avaler mon sirop, comme un shot de vodka (ça d'ailleurs le goût métallique de la mauvaise vodka européenne, maratele si vous me lisez buvez à mon prompt rétablissement, patamouchta ya ni vyzdarovlivayou!!!)
ps : excusez pour la pub involontaire pour le sirop bio, maintenant je conseille nettement la médicamentation bien chimique, à la bâloise, vive novartis.

lundi 3 novembre 2008

tallinn1 046


tallinn1 046, première mise en ligne par asgardia80.

talinn2 001


talinn2 001, première mise en ligne par asgardia80.

Truman Capote : déjà vu.......à Selkirk, Manitoba


Hier soir je regardais "Truman Capote" avec Philipp Seymour Hoffman (film que je n'ai pas encore terminé et dont la narration m'a laissé assez indifférente, tout comme le manièrisme de l'écrivain, dont j'ai appris en passant la prononciation anglaise (Ca-po-ti, je trouve que ça fait moins baroque que Ca- pot, bref passons, je m'égare)... Le seul intérêt du film résidait pour moi dans la peinture de la campagne du Kansas : des horizons plombés, menaçants et libérateurs à la fois, le paradoxe éprouvé devant cette petite maison blanche parfaite entourée d'arbres dénudés dont les branches griffent le ciel, le silence devant la danse des épis de blé... Bref, la grandeur de la nature et ce qu'elle porte de terrible de par son immensité et son indifférence à l'être humain...

Ces paysages et l'atmosphère qui en découlait me rappelait le Manitoba, province canadienne où j'ai passé onze mois d'intégration culturelle dans le Mid-west profond. Et je n'ai pu m'empêcher de penser que ce processus de réappropriation (on voit quelque chose qui nous fait forcément penser à des éléments de notre vécu) participait d'un certain égocentrisme. En gros, le paysage n'existe pas en soi, mais c'est la charge émotionnelle que nous lui insufflons qui le fait exister.


Quelle ne fut pas ma surprise en m'apercevant au générique de fin (oui je sais je suis bizarre, je regarde systématiquement la fin des DVD quand je n'ai pas envie de voir la totalité du film) que les paysages que je croyais canadiens étaient en fait manitobains (Selkirk et Stony Mountain) et qu'ils correspondaient exactement à mes souvenirs. Adéquation parfaite du paysage mental et du paysage géographique....

lundi 27 octobre 2008

montagnes russes...ou métro lausannois...

Bizarreté de découvrir un moyen de transport tous ensemble... Gaucherie typiquement suisse devant les innombrables trous d'emmental - et non de gruyères - qui mènent aux différents étages de Lausanne. Sourires gênés devant les portes automatiques qui tardent à s'ouvrir...
Mais sous cet aspect lisse, on sent l'enthousiasme des gens : plusieurs, comme moi, enchaînent les allers-retours, on se bouscule pour être à l'avant, où le pilote automatique et les larges vitres permettent de plonger directement dans les boyaux noirs.

A chaque arrêt, on peut dévisager les visages des vis-à-vis (d'accord, mon style est chargé comme une mitraillette, et alors ? ça crépite au moins)... et surtout on aperçoit la rame adverse qui semble conduite par le peuple : sans faire de démagogie, n'est-ce pas là une belle illustration de la démocratie.

Quatre ans pour construire un tunnel - et je ne peux m'empêcher de rapporter cet intervalle à ma propre vie, pour en mieux mesurer les changements... et parfois les éternels recommencements.

mercredi 15 octobre 2008

automne





l'automne à Pavlosk... étrange méandre du cerveau, où les mots d'une langue se sont réfugiés et se refusent... je me rappelle juste du babi lieta, l'été indien russe, ou littéralement l'été des grands-mères...
l'or se conjugue sur notre terre, couronne le sineux chemin des branches et les cheveux des filles comme des statues..

Jardin anglais rempli de fausses ruines et de délicieux étang..... cette promenade au milieu des ors de la nature nous regénère et fait couler en nous la mélancolie mordorée d'un temps plus heureux, des vieilles légendes païennes, où la terre une dernière fois flamboie avant de périr, vaincue par l'hiver, "qui n'est qu'un vilain"....

jeudi 9 octobre 2008

cimetières ..








eta klabichie....... la russie se manifeste partout dans sa diversité, l'altérité au bout du chemin alors qu'on croyait l'avoir saisie...


voilà des photos qui date de mes visites dans les divers cimetières historiques de St-Pétersbourg, l'un près de lavra au bout de la perspective Nievsky et l'autre, le cimetière Smoliensk, tout près de ma rue, dans l'île Vassilievsky...


Etrange promenade là-bas : que ce soit les cubes de marbre qui date de la période romantique et qui font forcément penser aux romans noirs sde l'époque, remplis de spectres et de jeunes filles poitrinaires mortes trop tôt pour mieux satisfaire la mélancolie des jeunes gens peuplant les romans... à moins que ce ne soit les mêmes dandys insolent et songeurs qui pour toujours, pris dans la pierre, étalent leur moue boudeuse


ou alors le cimetière à la russe, où la pierre capitule face au végétal...... pierres tombales rongées par les fougères, corps qui redeviennent humus, calme d'une forêt étrange peuplée de croix rouillées datant d'avant la Révolution pour certaine, éclat des fleurs en plastique éclairant de leur kitscherie le paysage hivernale...

mardi 15 avril 2008


Voilà un petit message pour vous donner l'eau à la bouche... après un dur retour à la réalité suisse, j'ai surmonté un peu le choc et vais poster mes impressions - en vrac - qui dorment au fond de mon pc....
Pour commencer, voilà la superbe gallerie supérieure de Gastiny Dvor, premier grand magasin de St-Pétersbourg, construit au début du XVIIIème... Et dire que j'aimais pas trop l'architecture classique auparavant...
Franchement, un stage de cinq mois dans une ville aussi belle, ça vous formate le goût, et avec joie....