mercredi 26 novembre 2008

ragusa à la rescousse des CFF


Ce matin, ce n'est pas le contrôleur qui est venu me tirer de ma douce torpeur (enfin un wagon silence sans vieille suisse allemande illettrée qui jacasse à tout va), mais une dame qui me tend un ragusa (miam, le nouveau au chocolat noir) et deux petites cartes.
Tout ensommeillée, j'accepte le tout sans broncher et lit mécaniquement les cartes. L'une est un concours pour gagner une montre Mondaine (oui les Suisses Allemands trouvent que ça fait chic pour un nom de montre, comme quoi...) des CFF.
L'autre est une excuse en bonne et due forme pour le manque de ponctualité des CFF. Chpan dans les dents : c'est dur à 8h de voir ainsi s'écrouler un mythe suisse : la ponctualité (d'ailleurs mon crétin prof d'allemand disait toujours : la ponctualité est la politesse des rois [ponctualité à quoi ? Est-ce que Louis XVI était à l'heure pour son rendez-vous avec la guillotine?]).
J'ai longtemps cru qu'un jour on me confisquerait mon passeport suisse pour cause de manque inné de ponctualité. J'ai d'ailleurs cessé de porter une montre depuis mes 20 ans, ce qui me donne une excuse imparable pour ne jamais savoir quelle heure il est (un luxe, une liberté, ne plus pouvoir segmenter le temps... et le voir se diffuser. D'ailleurs pourquoi les hommes ont-ils éprouvé le besoin de donner une semaine au temps ? Les mois se basent sur le calendrier lunaire ou solaire, mais les semaines? Y a -t- il une raison scientifique de découper la suite des jours en un retour perpétuel des jours de la semaine? )

Bref, je vais finir les emboîtements et reprendre mon raisonnement (un peu de logique me dirait mon colocataire physicien). Donc les CFF s'excusent (et par conséquent reconnaissent qu'ils ont tort : un innocent n'a rien à se reprocher et ne s'excuse jamais !) : un autre mythe de l'Helvétie s'écroule : après Swissair et les CFF, l'on ne sera plus supris de voir l'UBS s'écrouler, heureusement la Migros sera là pour sauver la nation.
Cette excuse s'accompagne d'une douceur confédérée pour faire passer la pilule. Tout serait charmant si ce Ragusa au chocolat noir (praliné, très bon, pas trop sucré, juste ce qu'il faut, fondant sous la dent) ne venait d'être lancé. Joindre une excuse à une campagne de promotion pour du chocolat suisse, la belle affaire. Faire taire les mécontents avec des douceurs, pourquoi pas, je me disais. Mais récupérer des campagnes de lancement de produits à des fins promotionnelles... bof.

Surtout que le train du retour avait 12 minutes de retard.

voyage voyage

je me suis laissée entraîner à mon penchant bling bling naturel (comme diraient mes amis alternatifs berlinois) en m'embarquant pour quatre jours sur un bo bateau. Nous avons vogué vers Barcelone, aperçu les mosaïques du Parc Guëll et les tags des squats, puis le vent force 10 nous a détournés de la Corse et nous a mené droit vers Marseille, sa bonne mère et son vieux port... Quelques photos pour vous donner envie :



















copyright dievouchka : Vieux-port, mosaïques de Notre-Dame de la Garde, un message de bienvenue d'un squat barcelonais, mosaïques du parc Guëll, le bo bateau, la mer....

lundi 24 novembre 2008

retour de vacances

la canebière, des bottes violettes barcelonaises, des savons de Marseille achetés au Vieux Port, des culturistes belges en goguettes, des vendeurs d'aspirateurs italiens, les arcades de Savone, et la tête qui tangue à cause du mal de terre... Promis si vous êtes sages je vous en parlerai...

jeudi 20 novembre 2008

décousus...

...sont mes propos. Car ils servent d'échappatoire à faire mes valises, chose que je déteste le plus au monde. Symptomatiquement, c'est avoir le choix de ce que l'on va emporter, et pour moi, le choix porte en soir quelque chose de déchirant, c'est se séparer de la possibilité de ce que l'on pourrait faire.
Bref, tailler à vif dans les hésitations et voguer sur une décision affermie.
C'est ce que je vais faire pendant les quatre prochains jours, sur les vagues méditerannéennes de novembre, à l'abri des pirates somaliens et des icebergs.

je pourrais vous parler de mes pendulations (tiens, une femme aux gros yeux qui conseille à haute voix à une amie au téléphone de "lui faire payer tout ce qu'il peut avoir"... J'adore écouter les détails des divorces étalés au grand jour, ça me fait sourire ("aucune dignité d'étaler sa vie privée en public"), ensuite la dame remarque et me fusille du regard dans le wagon. Curieuse situation de communication, où l'on est bloqué pendant 30 minutes (dire que l'année passée, c'était 50 minutes !) à côté d'inconnus, qui vous infligent leur conversation inintéressante!!! La peine capitale semble bien douce pour de pareils malhonnêtes! (humour pour tous les bien-pensants, je précise, pfffffffff ) Parfois il faudrait cotiser une police de la tranquilité qui traquerait tous les gens qui nous dérangent!! Avec une attention soutenue pour tous les alémaniques qui oublient de lire le signe "wagon silencieux" qui méritent d'être écartelés en public, ni plus ni moins!!

je pourrais vous parler d'un documentaire dont j'ai eu la primeur "La citadelle de l'humanitaire", mais je ne vais pas le faire, car je l'ai finalement assez apprécié (plus que "lost in liberia"), mais bon en même temps, c'est fatiguant d'ordonner ses pensées, alors promis ce sera pour une prochaine fois.

Bon je crois que j'ai épuisé toutes mes ressources et que je vais me résoudre à retourner à mes valises ! Pour info, je prends des vacances bien méritées (oui, la vie active infligée à une ex-étudiante, ça devrait être interdit par les Conventions de Genève).
A tout bientôt!!

mercredi 19 novembre 2008

la terre est bleue comme une mandarine


Plaisirs simples de la vie : arriver plus tôt à la maison, après s'être vue confier un projet intéressant, se promener dans sa rue, où les érables parsèment leurs dernières feuilles sur les trottoirs moirés. L'humidité légère brouille les immeubles de la Belle Epoque et le savant artifice de stuck devient chantilly dans la brume.

Escale au géant orange, où je m'approvisionne de belles mandarines, éclats de soleil juteux sous les dents.
Humble pleasures of life :
Coming home earlier, walking in my street, whose maple trees let their last leaves falling on the velvet sidewalk. The fog make the early-20th century building blurry : they become candylike. let's go to the orange grocery store buy some mandarines, sunbeam juicing under the teeth.


la photo n'est pas de moi, je l'ai prise là : http://farm1.static.flickr.com/51/141163049_2d9d14c463.jpg?v=0

lundi 17 novembre 2008

mariastein


plongée sous le brouillard.....je hais les dimanches. La météo promettait du soleil pour toute la Suisse : partis de bon matin [ce qui est exceptionnel pour un dimanche, car nous dérogions au rituel sacro-saint du dimanche auquel je consacrerai un billet un des ces jours] direction la campagne bâloise avec des vagues projets de promenade le long du rhin et de visites muséales... Tout fut coupé, arrêté net les projets se dissipant au fil de l'autoroute, sous le stratus qui ne se dissipait pas. Parfois la vision fugitive d'un verger : cerisiers déposant leurs feuilles dorées à leurs pieds au milieu des prés. Puis absorption dans le brouillard, le Jura se devinant à peine. L'abbaye se signale soudain par l'apparition d'un saule pleureur. Une façade classique, une église néo-baroque... rien à signaler. Commence la plongée vers la grotte, le long de couloirs recouverts d'ex-voto, et partout la transcendance à fleur de peau. Une lumière diffuse, souterraine, 59 marches, des verrières plongeant vers la vallée, une porte, puis une grotte mystique. Une piété populaire et baroque, une statuette recouverte de brocart et comme le signale une affichette "du voile de mariée de la femme de Napoléon III" (pauvre Eugénie, condamnée par les Bâlois à l'anonymat), un silence. La grotte : retour dans le ventre de sa mère, pénombre, humidité et silence. Calme et sérénité. La vierge sourit énigmatiquement, entourée de cierges. Je formule une demande silencieuse. Puis repars me plongée dans le brouillard qui indistinctement des formes (à peine remarque-t-on qu'on est à nouveau sur le plateau suisse) me ramène à la maison. La vision mystique s'évapore. Me voilà à nouveau baignant dans la mélancolie dominicale. Je hais les dimanches.


L'image n'est pas de moi je l'ai trouvée sous :

http://helvetia-catholica.blogspot.com

vacance

dans tous les sens du terme :
1) je pars en croisière (voui!!!!)
2) vu le peu de réactions, je vais attendre d'avoir des trucs inspirés à dire, plutôt que de vouloir à tout prix remplir mon blog. Ma profession actuelle n'étant pas des plus inspirantes, j'ai de moins en moins des illuminations (st-paul, rimbaud et autres crus (humagne et syrah)).

jeudi 13 novembre 2008

train I


Inventaire d'un voyage en train :



une fille au visage fatigué, qui n'a pas changé de dégaine depuis les années 1990, avec un T-shirt noir aux papillons roses

un barbu trentenaire avec l'inévitable sac Freitag

une fashion victim (capuche de fluokid, noire avec des motifs rose fluo) arborant fièrement son sac H&M Comme des Garçons (moi : "zut! voilà ce que c'est de bosser, on a plus le temps d'écumer les magasins. Tant pis, de toute façon, ils sont importables ces habits!)

son vis-à-vis tellement discret dont je ne me rappelle plus la tête

Ce soir tranquilité et rien de spécial à signaler. (j'ai même pu lire mon bouquin sur la justice internationale "transitionnelle" en paix)



(sauf que les hot-dogs de la gare de Genève sont tout à fait mangeables, j'y même découvert les oignons frits (réponse du vendeur de hot-dog : - c'est pas bon?

moi : -si, mais je connaissais pas))

(d'ailleurs y avait des touristes russes qui voulait foutre leur monnaie sur mon hot-dog, un peu plus et je les insultais en russe, juste pour voir leur tête)


Railway ride
- a girl with a face coming from the nineties, with a black T-shirt full of butterflies (yuck)
- a fashion victim with a bag "h&m comme des garçons", with a black hoody and pink patters (quite tecktonik tee) (it reminds me that since i got my new job, i don't have any time to cruise around and shop...)
- a thirtysomething with the Freitag bag apparel
- the fourth person, whose face i completely forgot about, must have not interest...
That's the summary of my railway ride of the day... no trouble, but quietness (forget the luxury and the volupty for this one, but a compulsory reading about "transitional" justice would do it)
ps : i discovered fried onions with my hotdog at the Geneva station. Actually some Russian tourist wanted to spread his coin on my hotdog, i resisted the envy of yelling after him in Russian, just to see his face frown with surprise... )

mercredi 12 novembre 2008

la révolution culturelle revue par Hu Jie


Pour les gens de ma génération qui se complaisent dans un post-modernisme fataliste, mai 1968 se conçoit avec un haussement d'épaules... ou un geste d'impatience. Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai réalisé ce que peut signifier le renversement total des valeurs : prenez le cas de la Révolution culturelle maoïste.

Quand on me dit Mao, je pense inévitablement à mon ancien prof de philo, qui loin d'être gauchiste (pensez donc ! un valaisan) arborait de superbes chemises col mao. Puis vient ensuite dans mon esprit le formidable succès éditorial que constitue le petit livre rouge. Pour le reste de la politique chinoise, le peu que je connais vient d'un roman historique à l'eau de rose écrite par une Américaine (oui je sais c'est la honte, mais quand j'avais 14 ans, ma vision de la littérature se réduisait aux romans historiques à l'eau de rose, style La bicyclette bleue)

Aujourd'hui, mon ignorance s'est effondrée, effarée, à la lecture du dernier numéro de Monde chinois, une revue que je vous conseille d'ailleurs. Bref, ce numéro est assorti d'un dvd contenant les films d'un cinéste chinois, Hu Jie. Ce dernier a consacré un de ses derniers documentaires au meurtre d'une rectrice d'un lycée de jeunes filles.

Dit comme cela, l'on pense inévitablement à la violence juvénile, aux classes de la périphérie et l'on soupire, à nouveau fataliste, tout en espérant ne jamais devoir être envoyée dans un tel enfer. Rien de tout cela.

Si la rectrice du lycée en question a bien été assassinée par ses élèves, les circonstances demeurent quasi hallucinantes d'un point de vue philosophique. Car c'est à l'instigation du gouvernement chinois que la Révolution culturelle fut lancée, enjoignant les jeunes à se libérer du carcan de leurs parents, présentés comme des contre-révolutionnaires bourgeois.
A lire les douloureux détails de la mise à mort (tuée à coup de planche à clous, forcée de manger ses propres excréments), on se dit que seules des adolescentes ayant vécu les pires atrocités de la guerre civile pouvaient être "décivilisées" pour en arriver à devenir des bourreaux.
Ici pas de guerre civile : les adolescentes appartiennent à la génération rouge, les enfants nés après la révolution communiste, dans un monde en construction, certes, mais paisible. Leur schéma mental est passé d'un coup d'une vision paisible et ennuyeuse de classe et de charabia propagandiste à un monde inversé où elles détiennent le pouvoir et peuvent renverser leur professeur - tout en conservant l'apparence de normalité car cette anarchie est promue par le gouvernement.

Tout çA pour dire que l'homme n'est pas éloigné du pire et que le meilleur vernis civilisationnel peut craqueler pour faire sortir les pires instincts-
Homo lupus homini.
This post is about Hu Jie, a chinese cineast whose latest movie is about the cruels crime of the Chinese Cultural Revolution. I speak about the murder of a schoolteacher and provisor, beaten to death by her own students. Actually, those girls went directly from a "normal" behaviour, from the boredom of the classroom to the savage cruelty, order being reversed, students beating teacher. This actually doesn't come from perturbed minds by civil war, but was motivated by Mao : the governement was at the origin of that anarchy that lasted 10 years.

mardi 11 novembre 2008

armistice


armistice : du latin arma (les armes) et tacere (se taire), moment sacré où les armes se taisent paraît-il...
Novembre et déjà les arbres ne sont plus flamboyants, pluie intermittente qui cendre le paysage... Les pluies du nord embourbent les tranchées, annihilant les cadavres, mousse de poilus qui s'imbriquent dans la boue liquide, les corps des vivants qui éclatent sous l'orage d'acier, les chairs se désagrègent...
Il y a nonante ans la tragédie se terminait. Et si la deuxième guerre a par ses horreurs occulté la première, il n'en faut pas pour autant négliger sa noirceur... Ceux qui ont vu La chambre des officiers seront d'accord avec moi : dans ce film, on réalise que parfois la mort n'est pas le pire qui peut nous arriver : "Où sont mes dents? où est ma bouche?", premier témoignage d'un défiguré dont le spectateur ne peut que s'imaginer le visage, la caméra ne le livrant jamais.

Le grand drame fondateur qui a modelé l'Europe d'aujourd'hui et porté en elle les graines de la deuxième grande boucherie patriotique. Comme le dit si bien Laurent Wolf dans Le temps d'aujourd'hui, chacun porte en soi sa guerre, celle qui l'a marquée. Car "chacun est enclin à chérir sa douleur et à sous-estimer celle des autres pour le pouvoir que cela donne".

http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=243736
ps : je voulais vous mettre en illustration une photo d'une "gueule cassée" de la Grande Guerre. Je suis tombée (après une recherche sur google image) sur des images tellements fortes que du coup je me suis auto-censurée. Une petite créature pétrifiée pour la métaphore fera l'affaire.

mercredi 5 novembre 2008


Si j'étais sage je me tairai. Because i'm coughing the day away... je tousse tellement que mes oreilles enflées ne me font plus entendre le bruit du monde.

Ce matin, la pharmacienne à laquelle je réclamais du sirop pour la toux m'a demandé trois fois si j'étais enceinte et si j'allaitais... J'ai répondu trois fois par l'affirmative : je ne dois pas avoir l'air trop enceinte (ce qui est en soi réjouissant, vu que je ne le suis pas), car c'est à sa tête ahurie que j'ai remarqué qu'il y avait quelque chose qui clochait. ( je répondais voui-voui-voui à tout ce qu'elle me demandait, comme un mantra pour obtenir du "vrai" sirop et pas-du-homéopathique-de-chez-mes-parents-que-j'ai-fait-une-heure-de-train-pour-aller-le-chercher-mais-qui-ne-marche-pas).

Bref mon état de santé et mon cerveau languissant ne me permettent plus des pensées trop complexes. Donc désolé pour mon "public" de ne pas être régulière, mais j'ai pour une fois une bone raison pour n'être pas opérationnelle et pondre des billets sur le temps, la chute de la maison CFF ou la bonne nouvelle du jour (question : est-ce que 24 heures chrono a habitué les esprits blancs à la vue d'un black president?).

Sinon je pourrai discourir des heures sur la portée philosophique de l'aide humanitaire (ou plutôt lancer le débat : pourquoi aider l'autre finalement? Non que je suis contre, mais comment argumente-t-on l'assistance, au delà d'un message religieux sur le pauvre proche du Christ?). Ou alors : peut-on être moral sur une base laïc? (je pense que oui à la base, mais comment l'argumente-t-on?) Pourquoi plus personne ne se pose des questions?

Sur ce je vais me coucher et avaler mon sirop, comme un shot de vodka (ça d'ailleurs le goût métallique de la mauvaise vodka européenne, maratele si vous me lisez buvez à mon prompt rétablissement, patamouchta ya ni vyzdarovlivayou!!!)
ps : excusez pour la pub involontaire pour le sirop bio, maintenant je conseille nettement la médicamentation bien chimique, à la bâloise, vive novartis.

lundi 3 novembre 2008

tallinn1 046


tallinn1 046, première mise en ligne par asgardia80.

talinn2 001


talinn2 001, première mise en ligne par asgardia80.

Truman Capote : déjà vu.......à Selkirk, Manitoba


Hier soir je regardais "Truman Capote" avec Philipp Seymour Hoffman (film que je n'ai pas encore terminé et dont la narration m'a laissé assez indifférente, tout comme le manièrisme de l'écrivain, dont j'ai appris en passant la prononciation anglaise (Ca-po-ti, je trouve que ça fait moins baroque que Ca- pot, bref passons, je m'égare)... Le seul intérêt du film résidait pour moi dans la peinture de la campagne du Kansas : des horizons plombés, menaçants et libérateurs à la fois, le paradoxe éprouvé devant cette petite maison blanche parfaite entourée d'arbres dénudés dont les branches griffent le ciel, le silence devant la danse des épis de blé... Bref, la grandeur de la nature et ce qu'elle porte de terrible de par son immensité et son indifférence à l'être humain...

Ces paysages et l'atmosphère qui en découlait me rappelait le Manitoba, province canadienne où j'ai passé onze mois d'intégration culturelle dans le Mid-west profond. Et je n'ai pu m'empêcher de penser que ce processus de réappropriation (on voit quelque chose qui nous fait forcément penser à des éléments de notre vécu) participait d'un certain égocentrisme. En gros, le paysage n'existe pas en soi, mais c'est la charge émotionnelle que nous lui insufflons qui le fait exister.


Quelle ne fut pas ma surprise en m'apercevant au générique de fin (oui je sais je suis bizarre, je regarde systématiquement la fin des DVD quand je n'ai pas envie de voir la totalité du film) que les paysages que je croyais canadiens étaient en fait manitobains (Selkirk et Stony Mountain) et qu'ils correspondaient exactement à mes souvenirs. Adéquation parfaite du paysage mental et du paysage géographique....