vendredi 20 novembre 2009

dimanche 20 septembre 2009

Kalamaki


La plage du naufrage, Zante, photo de Rob, que j'ai trouvé ici : http://www.flickr.com/photos/robwallace/89912103/

Tout prochainement je vais m'envoler vers le soleil et la chaleur qui ont déserté nos austères latitudes. Je ne peux m'empêcher de penser à Houellebecq qui évoquait dans Plateforme l'absolue nécessité pour les Occidentaux de s'envoler vers le soleil, dans des flux migratoires... Bon, pour être totalement franche, Houellebecq en concluait que tout Occidental cherchait le sexe exotique inhérent aux vacances lointaines... mais bon, là je m'éloigne complètement de mon sujet...
Je suis entrée récemment dans le monde du travail, ce qui a l'effet de réduire considérablement mon rythme de publication. Tout l'été, j'ai été une petite fourmi, puis septembre est venu et toujours pas d'occasion de me détendre. Moi qui détestais l'idée de vacances platement plagières, me voilà en train de rêver d'une vie moins trépidante, allongée sur le sable fin.

dimanche 6 septembre 2009

Automne, ma saison mentale


L'été est passé et tente encore de briller ... Après une semaine de grandes chaleurs, nous revoici dans cet entre-deux délicieux, où les moissons sont engrangées et les grappes de raisin encore sur leur branche.
Quant à moi, je questionne toujours le monde, après mon voyage au Kazakhstan et mon futur périple en Grèce.
Je vous ai mis là un succédané de soleil, une plante lumineuse, qui se tourne vers le photophore.

vendredi 31 juillet 2009

a molejon
















bon sinon les loulous un joli herbier alpin : gentiane, lis martagon, orchis tacheté et berces le lond des pentes douces du moléson...










jeudi 30 juillet 2009

les secrets du tréfond canadien


saviez-vous que la libye vient de conclure un accord concernant le nucléaire civil (un memorandum, ne me demandez pas en quoi cela consiste exactement, une sorte d'accord de commerce à ce que j'ai compris, sinon daignez éclairer ma lanterne) avec un quatrième pays, suite à la signature d'un tel traité avec Moscou, Kiev, et une autre capitale dont le nom m'échappe.

Bref, vous songez peut-être à caracas, ou alors à minsk ? à moins que ce ne soit carrément Téhéran?

Non pas, du tout. Ottawa did it.

Je me suis alors sérieusement posée la question : quel est l'intérêt du paisible "true north" à frayer avec notre sympathique Mouammar?
Et bien, l'homme ne change guère, et le dollar, même frappé du délicat portrait de sa gracieuse majesté, reste roi.

Car le Canada doit vendre son uranium, et ne semble pas très regardant tant que le partenaire paie.

C'est alors que j'ai fait une découverte : le saskatchewan, province canadienne dont vous n'avez probablement jamais entendu parler, est le plus grand producteur mondial d'uranium.
Les sites miniers du nord de l'Etat regorge du précieux métal. J'apprend ensuite le destin d'Uranium City, une ville qui comptait 5000 personnes au début des années 1980, qui s'est ensuite transformée en ville fantôme (80 personnes de nos jours) suite à la fermeture de la ville.
Une ville blanche : c'est-à-dire une ville de colons venant du sud, des blancs extrayant le métal au milieu des réserves de "First nations".

Si Uranium City a été désaffectée, trois ou quatre villes minières persistent dans le nord du Saskatchevan, et profitent de l'envol des cours de l'uranium depuis 2003. Pourquoi depusi 2003? on parle de prise de conscience du stock limité d'hydrocarbures et de la volonté de chercher des alternatives. D'autres plus cyniques relèvent que 2003 c'est également l'année de l'invasion de l'Irak.

Bref, comme quoi le silence du Grand nord recèle bien des mystères. Je me demande si les enfants élevés à Uranium City (l'une d'entre elles est actuellement membre de l'équipe féminine nationale de hockey sur glace) ont subi des conséquences de l'émanation de l'isotope. A Uranium City, on a donné à l'école secondaire le nom du premier prof qui s'y est aventuré. Maintenant, il paraît que les locaux sont vandalisés. Les ours?

mercredi 29 juillet 2009

50 choses qui donnent envie de vivre


c'est que désormais je rédige à longueur de journée. ET que le soir je suis lasse de réfléchir.
Travailler sans réfléchir serait la meilleure façon de ne pas penser, selon Voltaire.

Beau programme.

Bon, j'exagère, je pense toujours...

notamment au fait que la jeunesse a soif d'absolu.
C'est cela qui la rend si dangereuse.

et les compromis? est-ce là devenir adulte ?

Sinon il faudrait réfléchir à 50 choses, qui donnent envie de vivre, ou en tout cas qui font battre le coeur plus vite.

1/ découvrir un phrasé dépouillé qui tient la route (Ernest Hemingway, le soleil se lève aussi)
...
pour le reste, je vous laisse la parole

ps : il paraît qu'oskar freysinger a reçu un prix de poésie, il s'est présenté incognito à un concours. Les voies du seigneur sont décidément impénétrables.
Va-t-il recevoir le daïla lama ? en tout cas, il est bien membre du groupe parlementaire suisse-tibet.
(c'était l'info surprenante du jour)

ps : l'image est une image du film "le soleil se lève aussi" - que je n'ai pas vu - tiré d'un livre (que je suis en train de lire) et qui pour de multiples raisons reflète mon désir de simplicité dans l'écriture. bref je me comprends. si vous non, n'hésitez pas à poser des questions. Bref, j'ai piqué l'image ici :

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51qWMS-549L._SL500_AA240_.jpg

mardi 19 mai 2009

mercredi 22 avril 2009

tranches de vie

vu sur le quai 4 de la gare de genève :

un mec avec un t-shirt Israël ("the only democracy in the middle east") qui mangeait un hot-dog...
Et ça n'a rien à voir :
lu dans les trams des tpgs :
"nos conducteurs sont formés à la conduite douce, mais tout peut arriver, alors tenez-vous"

mercredi 15 avril 2009

j'ai un coeur en fer forgé. Dans les interstices, des ptyx érodés patientent

Au fond à quoi mesure-t-on la fuite du temps ?

d'apprendre parfois que les "cools" de notre adolescence sont -enfin ?- devenus ringards. Depuis quand les rollers inline et le snowboard ne sont plus à la mode ? Les années 90 - nonante, avec toute mon identité romande- meurent de leur belle mort, elles agonisent à foison. (de l'avis d'un vendeur de snowboard, les seuls usagers ont bientôt trente ans et la lifestyle fun ne survit pas à l'arrivée du carving.... quand au roller ,allez à ouchy regarder les inconditionnels. ils ont pris du bide et des rides....
Etre adulte et s'apercevoir que ce qui nous donnait des complexes à l'adolescence est bel et bien dépassé.... C'est bizarre, cette nouvelle devrait me combler de joie, mais elle ne fait qu'ajouter à mon spleen ambiant.
Quel est donc le zeitgeist ? comment saisir ce qui fait et qui défait ? si ma jeunesse devient passé antérieur, qu'est-ce que ça fait de moi ? Une antiquité, une adolescence passée sans natel ??
Qui peut se poser en Pétrone, arbiter temporI ? l'arbitre du bon goût ? toutes les multitudes du bon goût s'opposent, dans un match de catch dans la boue entre bourgeoises à serre-tête et rangs de perle, et play-mates aux mini-short et souliers compensés ....

qui est ringard actuellement ? qui le deviendra ? Devrait-ton honnir le bon goût et bon gré et mal gré, poursuivre son bonhomme de chemin ??

En attendant, mon âge me revient comme un boomerang en pleine figure : enfin ce n'est pas moi, mais plutôt la réflexion d'un ami, qui me confie que 29 c'est le pire âge. "Tu t'imagînes que tu dois réaliser tout ce que tu avais de faire avant d'avoir trente ans, et c'est là que tu réalises que c'est impossible...."

Première constatation : y a-t-il vraiment des gens qui écrivent de telles listes ?---- qu'y coucherais-je comme souhaits ? je m'interroge...
Je ne crois pas cloisonner mes décennies dans des "to do" list.... J'ai fait déjà pas mal, me murmurais-je, et il me reste beaucoup à accomplir... mais cela demeure du domaine de l'informé, de la brume imprécise... Je n'arrive pas à plaquer des projets sur ce futur informe. Est-ce là ma tare ? j'attends que le vent m'apporte ce à quoi j'estime avoir droit, déchiffrant les "forêts de symbole", la vie peuplée de signes à lesquels je donne une signification plénière.... comme la majesté des magnolias.

mercredi 8 avril 2009

Astana, ou la Dubaï du nord


les jolis couvre-lits kazakhs


le jardin suspendu à l'intérieur du Dvorets Armony, la pyramide construite par Norman Forster (l'architecte de la coupole en verre du Reichstag) à Astana

La verrière au sommet de la pyramide : le bleu et le jaune reprennent les couleurs du drapeau du Kazakhstan, tandis que les colombes géantes (130 comme les nationalités présentes dans le pays, enfin les ethnies dirions-nous en français) la paix



En dessous du jardin suspendu, une salle blanche qui symbolise le présent du Kazakhstan. En dessous de cette salle, une immense salle de concert



Vue depuis la tour Baïterek, sur les nouveaux bâtiments d'Astana



Et oui, je me suis tue tout le mois de mars ou presque, car je reviens d'un voyage de deux semaines au Kazakhstan, où je suis allée donner des conférences sur un femme de lettre (trouvez-moi un meilleur synonyme pour "écrivaine" s'il vous plaît, quelque chose de moins vain...).

Voilà quelques photos des différentes villes où j'ai pu faire escale, Astana, Kustanaï, Karaganda, Almaty et Bishkek. Pour commencer, voilà la néo-capitale, qui s'élève au milieu de la steppe, avec ses buildings très kitsch. La pyramide de Lord Forster m'a particulièrement plue...






mercredi 4 mars 2009

true lies


mentir, un peu, beaucoup, passionnément, par omission, en pensée, en paroles et par action....
La fiction et l'autofiction : jusqu'à quel point la face qu'on présente au monde est en adéquation avec ce qu'on ressent au fond de soi-même ?
Chaque individu n'est qu'une somme, une construction qu'il s'agit de laisser voler aux vents des circonstances. Le baroque disait que le monde n'était qu'un théâtre : tenons notre rôle avec brio, laissons filer le temps filandreux et tissons-en nos plus belles années, avec des étoffes d'espoir et parfois d'amertune.
Si chaque artiste se projette dans son oeuvre (et parfois en y apportant plus d'un élément autobiographique (que ce soit la bourgade haineuse de Payerne ou le grand-père collabo)), correspond-il exactement à la personnalité publique qu'il se construit ?
Chappaz était-il vraiment ce poète désintéressé et zen, alors qu'on le sent si préoccupé de contrôler - jusqu'au dernier instant - son oeuvre ? Chessex est-il vraiment cet être de glace, au regard assassin, confit dans son intellectualité - alors que son oeuvre n'est que sensualité - certes cruelles, mais si belle - et mysticisme ?

Quant à Emmanuel Carrère, il a droit aux louange de Libération (la critique de son dernier livre est paru aujourd'hui en première page, sous le titre Evenement). J'avais beaucoup aimé son "Roman russe", tout comme l'adversaire; alors que tout en moi aurait dû être révulsé par l'autofiction (je n'aime pas le déballage gratuit, surtout à la Catherine Millet, son "regardez-moi comme je baise na na na " que je trouve tellement puéril et vain), celle-ci est pensée et absolument argumentée au fil des passages. L'auteur n'hésite à s'auto-flageller (cet homme qui a la chance d'appartenir à l'élite, contrairement à sa compagne - "qui chaque jour doit prendre le métro"). La peinture d'un être perdu - dont on ne remarquait pas les mensonges (et par conséquent l'existence, car comment peut-on ne rien remettre en question dans la vie d'un homme pendant vingt ans, en acceptant la routine), c'est-à-dire qu'on ne questionnait pas et qui n'existait pas (car le mensonge peut faire vivre, mais aussi faire mourir, comme dans le cas de Romand) - pose de manière cruelle l'ambivalence du mensonge : indispensable dans la création (car feintise ludique partagée, comme disait l'autre) ou mobile d'assassinats. Pour ne pas décevoir sa famille Romand a préféré la décimer. J'y pense chaque jour en scrutant les visages des fonctionnaires de l'OMS que je cotoie dans le bus 8 (ou F) au départ de Cornavin, Genève.

le crime de payerne


Si le juif est depuis longtemps enterré, son crime demeure : je garde dans ma rétine la vision de ce pied dépassant de la boille, posée sur un ponton ... et ces histoires de garagistes fascistes, sacrifiant au hasard pour mieux offrir leur zèle aux nazis qui n'en voulaient pas (Le belge fasciste (zut j'ai oublié son nom ? léon degrelle est-cela ? le chef du mouvement rexiste) a dû s'engager comme simple troufion pour être pris au sérieux par les nazis (qui n'auraient certainement pas inclus les romands dans leur plan de pureté raciale)). Bref un crime gratuit, absurde, inommable, trois boilles jetés au lac pour un marchand de bétail, Bloch, sourd d'une oreille, sa veuve qui meurt de chagrin, la bourgade qui s'endort, mais quoi, un marchand de bétail juif, vous n'allez tout de même pas en faire toute une histoire...
Monsieur Bloch sur son avis de disparition, photo que j'ai trouvé là : http://www.24heures.ch/files/imagecache/468x312/story/Bloch.jpg

lundi 2 mars 2009

le beau l'utile et l'agréable...


dans le voyage du retour, le train-train habituel me permet désormais de laisser filer mes pensées, au rythme des roues tournoyantes. Et oui, un petit achat bien pratique me permet désormais de m'isoler des conversations désolantes de mes concitoyens : des écouteurs qui vous coupent du monde extérieur et qui vous permettent d'écouter en toute quiétude de la belle musique ou des bo podcast de la radio suisse-romande (qui me paie même pas pour cette belle pub gratuite)...

bref désormais la rubrique train-train sera consacrée non plus aux plus belles perles ferroviaires que je peux rapporter (je pourrais même les mettre sur un collier, tiens, une jolie activité, enfiler des perles), mais aux diverses associations d'idées qui me conduisent cahin caha jusqu'à Genève tous les jours...


Platon (ou Socrate, ou un autre philosophie pré ou postsocratique) disait que seuls le beau, l'utile et l'agréable étaient dignes d'êtres rapportés. Un programme comme celui-ci peut couper toute volonté de se lancer dans la carrière courageuse de chroniqueur - tout comme le nouveau Roman a définitivement tué dans l'oeuf ma vocation d'écrivain - mais a le mérite de couper court à certaines conversations.
Ma question : raconter sa vie aux autres, n'est-ce pas finalement le but de toute conversation ? Le fameux philosophe a énoncé sa loi certainement pour devoir se défiler au devoir d'écoute, non ? Car les petites aventures des autres peuvent nous servir d'exemples, mais également être empreintes d'un certain esthétisme ?

Ma théorie, c'est que toute oeuvre fictionnelle se nourrit d'éléments biographiques, réels ou fantasmés, et que même les faits divers ne sont que matière à investir et à insuffler un souffle nouveau, à y implanter sa marque. N'est-ce pas là finalement le sens du célèbre "Madame Bovary, c'est moi!" de Balzac ?

Quant à moi je voulais vous parler de ma façon personnelle de ne pas décorer les murs. Six mois que je vis dans ma petite chambrette, et les murs sont toujours nus. Je ne peux me résoudre à y accrocher mes posters soviétiques ou de Pollock (le nom de l'école de peinture déjà ? oh zut, j'ai oublié je suis nulle en art moderne). Ma procrastination dans l'achat de punaises ou de cadres atteint des sommets.

Pourtant lors de ma première escale à Lausanne, ma chambre de jeune fille en fleur était sous le signe du baiser de Klimt. Une manière que j'avais de conjurer ma solitude et d'attendre le Prince charmant sous les ors et les pluies d'étoiles. Car le fond brun que vous voyez sur les reproductions n'est rien comparé aux subtiles matières chatoyantes de l'original, semblables à une nuit d'été, d'où se détache le couple rayonnant. Deux êtres qui n'en font qu'un, fusionnant les prairies, les étoiles, le soleil et l'univers tout entier, une magnifique métaphore de l'amour, tel que je le croyais naïvement alors, (et j'avoue que quelque chose en moi y reste fidèle, à l'amour fusionnel).

dimanche 1 mars 2009

sex or chocolate ?


J'ai lu dernièrement un curieux article du New York Times qui argumentait que l'époque actuelle moralisait complètement son rapport à la nourriture, alors qu'elle vivait une période de sexe débridé. L'orthorexie (le fait de manger sain, bio, des légumes et des petites graines et de ne plus pouvoir se lâcher en appréciant à juste titre un steak frites goûteux (pour les Américains, je traduis tout de suite pour nos estomacs un bon filet de boeuf nappé d'un fois gras poelé)) serait la conséquence du relachement moral observé dans nos moeurs sexuelles (d'après une sociologue américaine donc).


Cette dernière (dont j'ai oublié le nom, il faudra alors me croire sur parole) compare l'époque actuelle avec les années 50, où la ménagère sortait son entrecôte du frigo et où les seuls légumes étaient les pommes de terre et où, en parallèle règnait encore une vie sexuelle digne de l'époque victorienne avec notre époque, où l'obsession de la vie saine qu'on doit se procurer par l'ingestion des bons éléments se couple avec une liberté sexuelle sans bornes (mon commentaire : ah bon ? j'avais pas remarqué). Sa conclusion : la morale s'est déplacée du sexe à la nourriture. Les êtres humains ne supporteraient donc pas de jouir de la vie sans s'imposer des lois restrictives, que ce soit avec la nourriture ou le sexe. La révolution sexuelle a donc inconsciemment culpabilisé les masses qui se rabattent sur la nourriture pour réinventer des règles moralisantes.


pour résumer, il faut choisir : sex or chocolate ?

(j'avais une copine qui bossait dans un magasin de chocolat au Manitoba, Canada, dont c'était le slogan... je vous laisse imaginer les commentaires des clients...)
l'image vient de :

http://images.google.ch/imgres?imgurl=http://iusedtohavehair.files.wordpress.com/2009/07/sex-or-chocolate.jpg&imgrefurl=http://iusedtohavehair.wordpress.com/2009/07/09/chocolate-vs-sex-which-is-better/&usg=__wqA-WqpkRGbK6qMJCmYW3Ej5KeQ=&h=640&w=522&sz=39&hl=fr&start=2&sig2=78ljd4C9qXfD-l5-juMe2A&tbnid=HOex0DDFDC2Q3M:&tbnh=137&tbnw=112&prev=/images%3Fq%3Dsex%2Bor%2Bchocolate%26gbv%3D2%26hl%3Dfr&ei=9He2Sve5Fo_wmAPImu3UDw

paupières lourdes et souvenirs de Carnaval


sous les toits de Lausanne, je viens de me réveiller, et j'effeuille les jours passés...Déjà écoulées les joies du Carnaval, où la Terre se met à tourner à l'envers, où le fou devient roi et où les masques peuplent le monde.

Certains n'y voient que beuveries, moi j'y vois le monde tel qu'il devrait être, où le subconscient se lâche et où les hommes communiquent sans masques...

Et curieusement, c'est lorsqu'on se farde et se masque qu'on devient plus authentique, moins pressé par les diverses conventions sociales et les déterminismes...

Le déferlement des passions et les lois de la bienséance brisées à jamais...



ps : l'image dépeint le carnaval des Bolzes, avec la tour menaçante de la cathédrale St-Nicolas et je l'ai trouvé là :

mardi 17 février 2009

l'amour : quête de l'altérité ?

n
La St-Valentin a eu des effets dévastateurs, et j'ai bu moults cafés noirs pour discuter de casuistique amoureuse avec des amis, de façon tout à fait platonique; un peu à l'image des romans médiévaux où les dames courtoises - et qui devaient s'ennuyer ferme dans leurs grands châteaux à courant d'air - inventaient mille et une péripéties dignes de Grey's Anatomy.


- Elles imaginèrent que le plus grand acte d'amour consistait à passer la nuit avec leurs amoureux transis, peau contre peau, souffle contre souffle, sans qu'il se passe quoi que ce soit (leurs amoureux n'étant bien entendu pas leur mari parti guerroyer sous d'autres cieux...). On admire en passant le stoïcisme des hommes médiévaux.-


Bref, fermons la parenthèse.

J'en suis venue à cette réflexion : que cherche-t-on finalement chez l'autre ? Une copie conforme de soi-même, un espèce de lac où se mirer, les yeux de l'autre agissant comme le lac où se regarde Narcisse ? Non, ce serait trop vain. Et si au contraire, l'amour naissait d'un appel amené par la différence de l'autre ?

J'ai été profondément troublée par un message d'un panneau publicitaire : je suis les autres (l'influence de Rimbaud ? Non, ce n'est pas la multiplicité du sujet qui est ici à l'oeuvre, mais plutôt la construction de soi par les apports des autres).


En fait, ne passe-t-ton pas notre vie à la découverte des autres ? Comment se passerait notre vie si on avait une autre enveloppe corporelle, d'autres déterminismes, d'autres influences ? Ne pouvoir qu'un instant changer de corps, cela a déjà été illustré dans le psychédélique "Being John Malkovitch" (avec en bonus, la parfaite illustration de l'absurdité d'une vie passée dans un bureau, à écouter mourir ses neurones).

Est-ce que le sentiment amoureux ne naît de cette volonté absolue de possession ? c'est-à-dire de tout savoir de l'autre finalement? et de l'espoir que l'autre va nous regénérer ? nous réparer de nos propres défauts de fabrication ?...
Je ne sais ...
Sinon, l'illustration est tirée du Codex Manesse, si vous ne connaissez pas allez jeter un coup d'oeil à http://diglit.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cpg848/0160?sid=e1b742833b7c5cde666ef7ef4226cc11


lundi 2 février 2009

route de la soie

je n'en dirai pas plus, mais l'orient me tend ses bras : Astana, Almaty, Karaganda, Bichkek et Kostanaï.
Par superstition, je ne vais rien développer, avant de toucher les billets d'avion.

lundi 26 janvier 2009

l'église catholique et moi, c'est fini

Non mais...
Ecône, c'est le mal incarné pour moi, l'illustration de ce que la fermeture d'esprit peut donner. D'ailleurs, je ne suis pas du tout étonnée qu'un de leurs évêques soit négationniste, pour des gens qui tous les Vendredis saints prient pour les perfidi Judi.
Ce sont des personnes qui refusent des antidouleurs aux agonisants sous prétexte que le Christ a souffert sous la croix pour les sauver : les Talibans ont l'excuse de ne pas avoir fait d'études, j'en cherche toujours pour ces fondamentalistes.

Donc, cher Benoît, il faut choisir, c'est eux ou moi. Vu que certainement tu as d'autres chats à fouetter qu'une petite dievouchka, c'est moi qui vais partir.

ps : les protestants c'est embêtants, ça manque de rituel et de pompe. Restent les orthodoxes... Tibie payom, tibie blagaslavim, tibie blagadavim, gospodi...

photo quizz












quelques photos pour vous donner l'eau à la bouche (et voui, aujourd'hui c'est la grève de l'écriture, c'est comme ça)

ps : eh eh, il est évident que j'ai brouillé les pistes et que seulement une photo provient des préalpes suisses. Saurez-vous devinez d'où viennent les autres ?

(le tout copyright dievouchka)
Einige Photo (und so werde ich wenig schreiben, weil ich will es nicht na na na).
Ps : ganz klar ist es dass ich so faul bin, (oder etwas zu spontan) , weil nur eine Photo kommt aus den Voralpen. Können sie doch wissen, wohin kommen die anderen ?
just a few pictures to make you craving for some more (and so, i'm off duty for the writing stuff).
ps : actually, as you can guess, i made the game a little bit trickier, as only one of the pictures actually comes from my trip in the Alps. Can you guess, where are the other from ?

dans le minervois je crois

chers amis lecteurs

Rien de spécial à dire, à part que j'ai reçu une bonne nouvelle, et que je fête le tout avec une bonne bouteille de minervois (quoi, vous ne connaissez pas le vignoble des corbières, honte à vous).

mercredi 14 janvier 2009

Histoire du matin, chagrin ; histoire du soir, espoir : faut-il hamas ou pas ?


Vert comme la couleur de l'espérance, vert comme le keffieh du Hamas, vert comme le désespoir, vert de rage.
Vers quels lendemains ravageurs ? vers combien d'enfants aguerris pour la prochaine guerre des pierres?
Vair comme la pantoufle que chaussait la femme de Sdérot à l'abribus, qui trop tard entendu le Qassam. Verre comme les multiples morceaux qui écartèlent les chairs, la brillance du tungstène, l'odeur brûlante du phosphore, les fléchettes, horreurs aux noms absurdement poétiques.
Les vers se nourrissent des chairs anémiées, meurtries, des cadavres ensanglantés même pas lavés - plus d'eau- des enfants innocents de Gaza.
Green as the color of hope, green like the Hamas keffieh, green as the despair, green of wrath.
To which horrible hereafters are we leading ? to how many children being toughed up for the next stone war ?
Fur like the shoe that was wearing the woman of Sderot, waiting for the bus, which heard too late the Qassam. Glass like the numerous pieds that cut the flesh, the brightness of tungsten, the burning smell of phosphorus, the "flechettes", nameless horrors which bear an absurd poetry.
The worms are feeding with thin flesh, with the bloody corpses which are left unwashed - no water anymore - of the innocent children of Gaza
ps : there is a pun, untranslatable in English with the sound [ver], which means vert =green; vers =toward ; vair =some kind of fur, worn by Cinderella, verre = glass; vers =worms in French.

amis lecteurs, qui êtes-vous?

parfois une idée : créer un blog de toute pièce et inventer complètement le narrateur : par exemple écrire comme un homme, une vieille dame ou alors un électeur de l'UDC... est-ce que quelqu'un remarquerait la supercherie ?
Amis lecteurs, et vous, qui êtes-vous pour venir curieusement, parfois peut-être jour après jour venir écouter mes petites histoires.

lundi 12 janvier 2009

primorskaya : le vent du large

Ce que j’aimais dans les cours, c’était la longue promenade qui m’y menait chaque semaine je passais à côté du vendeur de pastèque, du square où les enfants jouent, de l’énigmatique bâtiment en quinconce, de l’atmosphère vive et colorée de ce coin de l'île petrogradskaïa… Bref, un peu de vie.
Ma rue est très bien, mais parfois déserte, comme un long couloir poussiéreux où souffle le vent, et où le sable affleure sous les lignes du tram. On sent la fin, la fin de la terre, la capitulation devant l’élément liquide, si proche et pourtant caché. Oui ma rue est le début de l’infini océan… voilà pourquoi à chaque fois que je m’enfonce sous terre à Primorskaya j’ai sur le bout des lèvres des vers de Hugo sur les colères océanes… ou les langueurs océanes… que vient faire l’océan dans tout cela… ??
Pourtant, l’île de Vassili, et toute la gavanskaya oulitsa est une proue, une proue recouverte d’immeuble, mais le sable est tout proche, les mouettes me survolent, …. Pour bien exprimer la périphérie de l’île, on y a planté le cimetière, mélange ahurissant, le végétal a gagné, les tombes à l’abandon, sans pour autant qu’il s’en dégage un sentiment angoissant. Non c’est le chamanisme primitif, la grande forêt des slaves, où l’homme s’efface, les chairs se désagrègent, mais la tombe elle-même est envahie par les fougères…. Je songe à Corinna Bille, elle aurait adoré l’endroit. Au détour d’une allée, un sanctuaire baroque, et des chapelets de femmes bourdonnantes de prières… je n’ose entrer dans l église sans châle devant tant de recueillement. C’est la tombe de la bienheureuse xsenia la sainte locale…………..

samedi 10 janvier 2009

les ethnologues contre la conteuse

Anecdote : les ethnologues récoltent les contes de toutes les russies. Une conteuse s’offusque, et refuse de parler à des adultes, scientifiques soient-ils… Les contes sont affaires sérieuses, et doivent faire comprendre aux enfants la frontière entre le bien et le mal, les habituer à la violence inhérente à la vie, en sorte ils participent d’un mystère dont les adultes sont exclus, car ils sont en quelque sorte des rites de passage…
C’est magnifique ce refus simple de la conteuse de se laisser « chosifiée » par les ethnologues, qui sont ainsi défaits par la fonctionnalité de ce qu’ils devaient recenser. L’ethnologue s’est vue ainsi réduite à faire amener son fils de Leningrad (à l’époque) et celui-ci, magnétophone planqué sous la veste, a écouté avec intérêt les contes de la vieille femme.

Légende de la belle pétrifiée

Nous ne serons jamais vieux, mon aimé, nos corps pris dans les gangues minérales seront toujours beaux et vigoureux et je lancerai toujours vers toi mes formes, mes collines se rejoignent et frissonnent, le chant des oiseaux, le frissonnement des feuilles, tout cela va vers toi, cela est mon chant, ne m’oublie pas mon bien-aimé, nous serons toujours l’un pour l’autre. Regarde, ma tête est alanguie, je tourne vers le ciel mes regards assombris par l’érosion, jamais je ne suis malheureuse, car je te sens là, tout près de moi…
L’autre est mort, chaque jour il nous contemplait, il contemplait sa défaite et ne pouvait que se désespérer… Moi qu’il désirait si grotesquement, tant il était laid et moi si gracieuse, j’étais proche et pourtant à jamais inaccessible… car les amants véritables dans leur bonheur infini, rejoignent l’absolu des Dieux, ceux-ci nous ont compris et nous ont ravi à notre humaine condition. Nous sommes devenus pareils à eux, éternels, immuables, notre beauté inhumaine minéralisée, et le mortel a beau serrer ses poings, sa bouche se tordre de rage, ses subalternes ne cachant plus leurs sourires, ont peut-être dégaigné leur poignard, que sais-je, le tyran a vu sa défaite. La ligne de son horizon le nargue, c’est ma croupe parfaite, mes courbes sinueuses, chaque jour, il se plonge dans la contemplation de ce qu’il désirait ardemment, démultipliée à l’infini… un jour il s’aventurera peut-être dans les gorges des mes torrents, et là, ivre de colère ou de vin, il dévissera pour enfin me connaître… mes eaux noires le noieront avec délice, mon aimé et enfin nous pourrons célébrer notre victoire sur la mort, car les hommes tourneront sur nos flancs, comme le soleil dans le ciel, ils graviront nos pentes pour les redescendre entre quatre planches de bois, mais nous demeurons éternels, lointains mais si proches, et nous nous effleurons : mes pentes coulent vers toi, chaque pas des bergers me font frissonner, les bergères se baignent dans tes sources, nous sommes complices et de bonheur je m’étale, jeune fille pétrifiée, ouverte à la face du ciel…….

Invitation ossète


Invitation à souper de ma prof de russe, de 22 ans, d’origine ossète du sud, dont la mère inquiète de la bonne réception de toute razaïka russe, était toute bourdonnante et semblait adorer mon prénom car elle ne s’adressait qu’à moi. Bon en même temps, j’étais la seule à essayer de parler de russe (sprasivatsa gavarit pa rousski).

Bref, on a mangé des ratchapuri faits maison, et j’apprends que ce mets tout simple et chaleureux est assez compliqué à cuisiner : mélange de plusieurs fromage, c’est une alternative caucasienne à la fondue….. d’ailleurs on discute de la similarité des habitats « alpins » et "caucasiens", avoir plusieurs maisons, une dans la montagne en été pour faire paître les vaches, l’hiver dans la plaine pour la vigne et les vergers et pour les céréales…


Madina me reprécise son ethnicité : les ossètes font partie du groupe des kurdes, et sont affiliés aux Iraniens, tandis que la plupart des autres caucasiens sont d’origine turque…. Et les mongols les ont fait se retirer jusqu’aux montagnes… bref, elle comprend un peu le kurde et le farsi. Le Caucase me fascine de plus en plus… Je demande à la mère de Madina comment s’appelle sa ville d’origine : Vladikavkavz. Elle me montre ensuite une photo magnifique de la ville, où l’on voit une montagne majestueuse, la stalovaya gora, la montagne-table, car sa masse énorme s’étale toute en largeur… la mère ajoute quelques mots en russe, je comprends « dievouchka et galova » (jeune fille et tête) je regarde à nouveau la montagne et là, frappée par une illumination soudaine, je vois la montagne devenir jeune fille pétrifiée sous mes yeux, son corps, sa poitrine, son coup sa tête, et les collines « chevelues » (pour faire latiniste) ses cheveux……. La légende raconte qu’une jeune fille était fiancée à son bien-aimé, mais un méchant la convoitait également. Les dieux l’ont pétrifiée, elle et son amant, et il peut la contempler de loin (l’autre montagne dans le lointain, dont j’ai ignoré le nom).
Quelques précisions : ce billet retrace ma vie en Russie, qui date déjà de l'été-automne 2007, bien avant la guerre de Géorgie. Depuis lors, Vladikavkaz a été le théâtre de plusieurs troubles, le plus notable étant l'assassinat de son maire en pleine rue. La photo vient de :
(et oui, pas trouvé d'autre vue de la montagne en question, la photo est d'ailleurs de mauvaise qualité et ne rend pas justice à la montagne...). Le billet précédent copyright dievouchka pour le contenu, je ne me suis pas inspirée d'un texte local.

dimanche 4 janvier 2009

Perchée sur la houle

Une ville échouée au sommet d'une vague grise, écumante...
Autour d'elle, c'est la houle de collines verdoyantes couronnées de villages. Mas là soudain, la mer glauque se fend, comme sous l'effet d'un hypothétique bâton - où est Moïse dans cette ville consacrée à Michel et à Nicolas ? - la ligne d'horizon ploie et devient verticale...
Prise dans une gangue de pierre, la ville molasse dégringole en égrenant ses chapelets de maisons biscornues, répondant dans un diminuendo silencieux aux lignes sinueuses de la Sarine...
Pierre grise qui mine le moral en hiver et rend la ville...oui, froide et immuable.
La Sarine a beau coulé depuis huit siècles et demis, en boucles quasi circulaires, mais n'est-elle pas un serpent enserrant sa proie ? Et la ville respire à peine. Le liquide coule à foison pourtant ; il craquelait les mains des tanneurs de l'Auge. Puis leurs rejetons sont montés auprès de la flèche de la cathédrale-bergère qui garde son troupeau minéralisé : là, la ligne redevient plate, sur ce haut plateau où fleurissent les quelques pierres classicisantes des hôtels particuliers. Là les descendants des artisans portent désormais fraise empesée en prenant une pose grave dans des tableaux vernis par des siècles d'ennui. Ils tirent leur morgue - et leur richesse- non plus de la rivière serpentine qui teignait leur plus beau drap, mais des flots de lait ruisselant d'alpages lointains... Tout ce fromage qu'ils échangent contre le sang de braves, partis au loin se battre pour d'autres...
La Sarine tourne toujours autours des falaises, en creusant silencieuse la pierre... Travail de sape ?
Mais ne croyez pas pour autant que la gangue reforoidie ne recèle de trésor. Le grain poreux de la molasse s'agrippe à notre peau, la lisse pour la rendre plus fine... Nous sommes alors atteints par la douce sonorité qui s'exhale de cette ville pétrifiée...
La Sarine coule, gronde parfois, fati ruisseler ses ondes, qui ébranlent les fondations en se propageant - de la même façon que le sang réchauffe un corps.
... Une ville pétrifiée, qui senvole par la grâce de la musique : oui, musiques de Fribourg, notes aériennes et vaporeuses, se déclinant dans un kaléidoscope de couleurs qui réunit ouvriers et patriciens sous une même bannière. Celle du chant ou de la fanfare, la bannière qu'on agite en même temps que le balancement dudais, lors du trépignant défilé qui transforme les rues en un ruban fiévreux de prière... depuis tant de siècles, les pierres se taisent, mais les hommes font sourdre de leur âme la légende sacrée de Fribourg, celle de la musique où le chant des moniales répond aux accords jazzy d'un pianiste au clair de lune. Et l'on se rend finalement compte que la molasse, loin d'être une prison, forme une excellente acoustique.