samedi 30 juillet 2011

#destination inconnue

Qui suis je a vouloir partir sous d autres latitudes??
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lundi 6 juin 2011

insomniac/amnesiac

et soudain l'insomnie me prend......

........ un jour j'étais tellement fatiguée que je me suis convaincue qu'"insomniac" était le titre d'un très bon album de Radiohead avant de me rappeler qu'il s'appelait "amnesiac".

Mais le procédé doit être du même acabit, en ordre inverse. Si l'insomnie fait sortir les idées du cerveau et les laisse mariner là haut sur le plafond de la chambre, s'étalant pour prendre des dimensions insoutenables - tout problème devient toujours irrésoluble par nuti d'insomnie - ou alors - oh joie insoupçonnée - des allures profondément créatrices (qui parfois retombent comme un soufflé au réveil), l'amnésie prive le cerveau de tout fondement.

vierge
atone
vide

est notre esprit.

Si les idées fusent et diffusent sur le plâtras de la chambrette - comme si notre cerveau, par un beamer invisible, dardait ses rayons sur l'écran blanc du plafond, le phénomène est inverse dans l'amnésie. Tout est avalé par un trou noir.

je me rappelle qu'une fois, il y a peut-être cinq ans, j'ai passé une journée entière à ne pas me rappeler le mot "scalpel". Là, plus près de moi, je ne me rappelais plus du mot "alhambra", j'avais beau essayé de le faire ressusciter dans ma tête, mais seul venait "alcazazar" et des images de cuisses emplumées qui semblaient dépareillées aux ors nasrides.

Bref, vient un temps où il faut admettre qu'une certaine forme d'amnésie nous prend le temps aidant. Déjà oubliés les théorèmes de Pythagore et je ne parle même pas des tangentes et autres cosinus. Des bancs de l'université me restent quelques anecdotes.
et je me dis que j'ai été sotte de ne pas journellement coucher mes impressions et autres dialogues. Mais pour faire revivre le tout, pour donner vie au soufflé désagrégé de ma vie, il faut du Michel Butor ou alors carrément du Proust, et je n'ai aucune vie de prêter le jeu à une comparaison que je sais d'avance ridicule.

amnésiaque...

le cerveau vide
atone
vierge

comme une tabula rasa. Comme ces gens qui disparaissent, hâpés par un panneau "déviation" sur le chemin du boulot. Se prêter au jeu du recommencement, car c'est tellement plus facile de faire face.

de recomposer
une à une
les images du plafon
pour en faire émerger la signification.

Toute vie ne se résume-t-elle pas à rassembler les signes présents sur notre route, et à y insuffler du sens? Que les symboles cessent de résonner comme de l'airain et prennent chair?

Les idées, une rassemblées, vont ainsi sagement reprendre place dans ma tête, et moi pouvoir me rendormir.

jeudi 19 mai 2011

train de nuit pour lisbonne

Est-ce cela la vie : ne reconnaître des autres que l’empreinte qu’ils laissent dans notre rétine, alors que ce reliquat, qu’ils veulent bien nous donner, change d’après notre humeur ? Est-ce toute la réalité d’un univers entier se meut derrière des lunettes que nous chaussons en même temps que notre conscience et par là même notre subjectivité ? J’aimerais tant pouvoir communier avec les autres, et parfois les murs se fissurent et un instant vrai et pur – de la grâce comme sait si bien la capter Terrence Malick, dénuée de toute intellectualisation et pure sensation – se dégage..
Tout langage est-il un signe tendu à l’autre ? certains voient toute relation avec l’autre comme un combat permanent, que ce soit pour le séduire, ou l’anéantir sous sa volonté. Certains jalousent les autres, ou se complaisent dans les ragôts….. Il me semble que bien peu cherchent à partager des réflexions sur ce qui fait la vie, sur son tissu chatoyant, ses rouages qui parfois se grippent….
Alors que le monde est rempli de symboles, une forêt entière selon Baudelaire, et bien peu cherchent à relier les signes entre eux, à rendre lisible cette réalité cachée, ces ondes muettes qui traversent le monde. A transformer des points en des constellations.


A écouter mugir les torrents et savourer leur petite musique.

A tenter de déchiffrer la respiration marine et sa longue phrase à jamais inintelligible.
Parole sacrée, qui résonne comme un gong, qui touche certains, mais bien peu…
Fièvreuse attente, comme les câbles et les rails qui grésillent avant le passage d’un train.



ps: et oui je lis Train de nuit pour lisbonne...

mardi 1 mars 2011

Nouvel an romain

Saviez-vous que l'année romaine débutait, non pas en janvier, mais en mars? voilà pourquoi le mois de décembre est étymologiquement le dixième, et octobre le huitième...
Mars: c'était le début du nouveau calendrier, le changement des consuls.

Les proconsuls de nos jours virent aussi, au rythme du printemps qui agitent les peuples arabes. Si le printemps possède une force explosive, "avec des bourgeons fumants comme des poings d'enfants" dirait Corinna Bille, ce souffle de liberté qui fait gonfler des millions de poitrine, ces cris qui affleurent sur des millions de lèvres, ne peut que réjouir les coeurs, et pour une fois laisser de côté les cerveaux, qui pensent déjà aux multiples conséquences - et l'on ne peut que se gausser de la Suisse, qui a déjà peur à ses trop pleins de réfugiés.

Dans "Le temps" d'aujourd'hui, on lit "l'histoire qui semblait s'être arrêtée est à nouveau en mouvement"

mercredi 19 janvier 2011

En lisant Exil de Saint-John Perse



Tant de bouillonnement en moi, qui ne franchit qu’à peine mes lèvres pincées, tel un bec de calamar, qui ne fuse que de façon hâchée de mes doigts


Alors que j’aimerais pouvoir marcher sur une grève, sentir les flux marins se lever au bon vouloir de la lune qui là-haut danse dans le ciel


J’aimerais pouvoir avoir un tel pouvoir sur mon flot intérieur : parfois la digue se perfore et à nouveau je ressens quelque chose, j’arrive à toucher du doigt ce que je veux exprimer, et mon être littéraire s’humecte à nouveau, se baigne dans la magie du monde.


Cette atmosphère qui devrait m’imprégner toute entière, comme une « golden haze », un brouillard doré de bon souvenir (oh les griffons énigmatiques près du canal griboieva), n’existe plus qu’à peine. On dirait qu’elle suit le réchauffement climatique et s'est à jamais desséchée


J’aimerais pouvoir déverser mes mots dans un long flot ininterrompu – peut-être « à jamais inintelligible » - un long écoulement de l’âme comme lorsque j’arrivais à changer sans heurt, que ma poitrine n’était pas cette cage en fer qui m’oppresse.


Oh souffle, pourquoi m’as-tu quitté ? je vis dans un réel, une vie inélégante d’adulte, où les problèmes terre-à-terre que j’ai si longtemps écarté d’une moue dédaigneuse (bénéfices, bruttoertrag et tutti quanti) peuplent mes journées.


(chant III:


"et toujours il y eut cette grandeur, et toujours il y eut cette candeur,

cette haute transe

et sur toute grève de ce monde, du même souffle proféré,

une vague proférant une même et longue phrase, sans césure,

à jamais inintelligible"


désolé je cite de mémoire, il me semble que j'oublie des mots, je vous conseille le poème)