lundi 27 janvier 2014

Petite histoire ferroviaire

et oui je réactive le blog.
Mais tout gentiment, car j'ai perdu beaucoup de sève ces dernières années, à trimer sur les diverses révolutions et catastrophes écologiques.
je me propose de vous faire partager quelques petites perles quotidien.

Echec du langage corporel.


Un spécimen de la section bernoise du Club alpin vient de pénétrer en coup de vent - surprenant pour une Bernoise - dans le wagon.
Elle est reconnaissable à sa veste Mamouth. Mais finalement, elle ne doit pas être si sportive: son bonnet et son pull sont en laine, ce que plus aucun sportif digne de ce nom ne porte de nos jours.

Avec la même brusquerie dont elle a fait preuve en arrivant, elle s'assied abruptement sur une place libre. Cette rage est-elle due au fait que son désormais voisin, vautré sur son siège, a mis ses pieds sur la banquette d'en face? Ainsi installé, il regarde un film sur son ordinateur portable, les écouteurs vissés sur les oreilles.

Elle garde son sac et sa veste sur ses genoux, comme pour signifier à l'autre qu'il s'étale alors qu'elle est encombrée.

Il ne bronche pas.

Dix minutes plus tard, elle enlève son bonnet et sa veste, fourrage et les mets en boule, se relève, s'assied, et disparaît sous la pyramide constituée par ses habits et son rücksack.

L'autre n'esquisse aucun geste.

IL reste vingt minutes jusqu'au prochain arrêt et chacun va camper ses positions. Aucun mot n'est échangé.