lundi 16 janvier 2017

sordide canada

Pour une fois que je suis sauvée car j étais trop vieille. Moi l'éternelle enfant rieuse à la moue trop réfléchie pour qu'on s y trompe vraiment. J'ai vécu ds la tanière d'un monstre qui cachait ses griffes et son appétit derrière une pelisse humaine. J aurais dû savoir en apercevant les têtes de cerfs ensanglantées que la maison demandait un sacrifice. La lune si claire car réfléchie par les champs de neige. Mais rien n y fit: toute innocence avait déserté cette maison, sauf moi.  Je vivais dans la maison des faux semblants.
Avant et après moi ce fut une autre histoire. Terrible: le père qui avale ses enfants. Se délecte de leurs chairs. S'en lèche les babines. Comme le cerf dépecé. Des tomates poussaient à la place des roses sur les plate bandes de cette maison: plus sanguines. Leur pulpes éclatant sous les dents. 
Dans cette maison, même le tapis était sanguin: rouge vif. Comme une fourrure pour mieux vous happer mon enfant.

Et moi à jamais trop vieille pour son appétit. A quoi ai je échappé? à dormir pourtant à poing fermé sans douter de rien? A l ombre du monstre qui devisait tranquillement avec moi si proche et pourtant me cachant sa vraie nature. M'apprenant à conduire, à danser.... Je n étais déjà plus gibier à sa convenance .