Pour une fois que je suis sauvée car j étais trop vieille.
Moi l'éternelle enfant rieuse à la moue trop réfléchie pour qu'on s y
trompe vraiment. J'ai vécu ds la tanière d'un monstre qui cachait ses
griffes et son appétit derrière une pelisse humaine. J aurais dû savoir
en apercevant les têtes de cerfs ensanglantées que la maison demandait un sacrifice.
La lune si claire car réfléchie par les champs de neige. Mais rien n y
fit: toute innocence avait déserté cette maison, sauf moi. Je vivais dans la maison des faux semblants.
Avant et
après moi ce fut une autre histoire. Terrible: le père qui avale ses
enfants. Se délecte de leurs chairs. S'en lèche les babines. Comme le
cerf dépecé. Des tomates poussaient à la place des roses sur les plate
bandes de cette maison: plus sanguines. Leur pulpes éclatant sous les
dents.
Dans cette maison, même le tapis était sanguin: rouge vif. Comme une fourrure pour mieux vous happer mon enfant.
Et moi à jamais trop vieille pour son appétit. A quoi ai je
échappé? à dormir pourtant à poing fermé sans douter de rien? A l ombre
du monstre qui devisait tranquillement avec moi si proche et pourtant me
cachant sa vraie nature. M'apprenant à conduire, à danser.... Je n
étais déjà plus gibier à sa convenance .
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