Pour sa 50 ème exposition, Julien Kolly a visé haut. Ce jeune
Fribourgeois de 34 ans va ouvrir le 27 février la première galerie en
Suisse allemande consacrée au "street art". Il aura pignon sur rue à
Zurich, dans le quartier branché de Seefeld, regorgeant de galeries et
de bureaux de graphistes. Il frappe également fort en exposant Jon0ne,
un des artistes les plus connus de la scène du "street art", né en 1963 à
New York et vivant à Paris.
Le "street art" ? Il s’agit d’artistes qui ont débuté dans la rue en y
apposant leurs œuvres. "Le street art se définit par un processus
artistique nouveau. L’artiste ne veut plus attendre de trouver un lieu
pour exposer. Il crée dans la rue. C’est une prise de possession d’une
partie de l’espace commun, pour y montrer visuellement ce qu’on a envie
d’y voir. Cela part d’une volonté de s’approprier et d’égayer l’espace
public", explique à webzine.ch Julien Kolly.
Au début, les artistes issus de la scène "street art" n’ont pas de
vocation artistique, mais sont mus par la volonté de marquer leur
territoire. En apposant son tag sur les métros, "JonOne voulait voir son
nom écrit partout", explique Julien Kolly. Puis, en travaillant sur son
tag, sur sa signature rendue abstraite, JonOne, s’est intéressé à
l’art. "Il a évolué dans le processus et le graffiti lui a permis
d’ouvrir les portes des musées", selon Julien Kolly. D’où la création de
graffitis dans l’univers gris de la rue, et une recherche artistique.
A
la base du travail de JonOne se trouve la recherche du "flash de
couleurs". " Il veut reproduire l’impression que lui fait un wagon de
métro sortant à grande vitesse d’un tunnel". Autour tout est gris, le
ciel, le goudron, les immeubles. Le métro et ses graffs colorés
apportent ainsi la seule touche de couleur, un choc salutaire.
On retrouve cette force et ce dynamisme dans les toiles de JonOne. Il
n’utilise plus les bombes de peinture, mais les pinceaux et les
éponges. Mais il a conservé son goût du mouvement. "Il peint à grand
geste", confirme Julien Kolly. Les projections de peinture de JonOne et
la sensation de mouvement qui ressort de ses toiles font penser à
certaines œuvres de Pollock.
"L’inspiration vient des paysages urbains", animés par les touches de
couleurs des graffitis, relève Julien Kolly. JonOne, s’il a renoncé à
ses bombes de peinture, reste fidèle à son tag, qu’il répète ainsi à
l’envie sur la toile. Sa signature rendue abstraite se voit ainsi
répéter à l’infini sur fond de couleurs.
Le public visé de la galerie: les amateurs d’arts, mais pas
seulement. Julien Kolly cible également les investisseurs, une des
raisons pour laquelle il est venu à Zurich. "Zurich est l'endroit où
être en Suisse actuellement: on peut y apporter des choses qui sont à la
pointe du mouvement artistique", confie-t-il. Mais c'est également un
lieu où se bousculent les investisseurs, qui n'hésitent plus à investir
dans le "street art". A l’image des traders, qui aiment bien détenir une
œuvre de street art. "Ils peuvent ainsi détenir une part d’interdit, et
de fun, ce qu’ils ne peuvent pas se permettre dans la vie de tous les
jours", relève Julien Kolly.
L’exposition de JonOne, qui sera vernie le 27 février1,
est intitulée "Cryptation" et s’inspire de la figure d’Edward Snowden.
Pour JonOne, Snowden est un "vrai graffeur, un vrai rebelle, un vrai
héros".
mercredi 2 avril 2014
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