jeudi 19 mai 2011

train de nuit pour lisbonne

Est-ce cela la vie : ne reconnaître des autres que l’empreinte qu’ils laissent dans notre rétine, alors que ce reliquat, qu’ils veulent bien nous donner, change d’après notre humeur ? Est-ce toute la réalité d’un univers entier se meut derrière des lunettes que nous chaussons en même temps que notre conscience et par là même notre subjectivité ? J’aimerais tant pouvoir communier avec les autres, et parfois les murs se fissurent et un instant vrai et pur – de la grâce comme sait si bien la capter Terrence Malick, dénuée de toute intellectualisation et pure sensation – se dégage..
Tout langage est-il un signe tendu à l’autre ? certains voient toute relation avec l’autre comme un combat permanent, que ce soit pour le séduire, ou l’anéantir sous sa volonté. Certains jalousent les autres, ou se complaisent dans les ragôts….. Il me semble que bien peu cherchent à partager des réflexions sur ce qui fait la vie, sur son tissu chatoyant, ses rouages qui parfois se grippent….
Alors que le monde est rempli de symboles, une forêt entière selon Baudelaire, et bien peu cherchent à relier les signes entre eux, à rendre lisible cette réalité cachée, ces ondes muettes qui traversent le monde. A transformer des points en des constellations.


A écouter mugir les torrents et savourer leur petite musique.

A tenter de déchiffrer la respiration marine et sa longue phrase à jamais inintelligible.
Parole sacrée, qui résonne comme un gong, qui touche certains, mais bien peu…
Fièvreuse attente, comme les câbles et les rails qui grésillent avant le passage d’un train.



ps: et oui je lis Train de nuit pour lisbonne...