dimanche 28 décembre 2008

les catastrophes du 26 décembre

Tous les 26 décembre, il se passe quelque chose d'assez glauque. On pourrait argumenter en disant qu'on remarque cette loi des séries justement parce que c'est une date qu'on remarque (le lendemain de Noël) [un peu comme lorsque vous vous faites la réflexion que dans une grande file d'attente personne n'attend derrière vous, alors que lorsque ce n'est pas le cas, vous ne le remarquez pas, car justement rien n'est à remarquer (je tiens l'info d'une amie sociologue), car tout est dans l'ordre logique des choses (une file d'attente impliquera forcément des gens vous suivant). Les autres jours ne sont pas "remarquables", car pas rapidement identifiables dans la suite des jours, contrairement au lendemain de Noël.]
Quoique, quand on énumère les catastrophes, il y a de quoi être perplexe :
1999 : l'ouragan Lothar (rien de meurtrier, mais la moitié de la forêt à côté de chez moi envolée, ça demeure impressionnant)
2003 : tremblement de terre à Bam en Iran (j'ai honte, mais je m'en rappelle grâce à mon gag à deux balles : "la terre a tremblé à Bam. Bam bam bam")
2004 : tsunami
puis période d'accalmie (ou d'indifférence de ma part concernant l'actualité)
2007 : assassinat de Bénazir Bhutto
J'attendais ce que pouvait nous réserver 2008. Du coup ça n'a pas manqué, Israel attaque la bande de Gaza, on en est à 300 Palestiniens tués.

mercredi 24 décembre 2008

noël, noël, jésus est né---


--- les anges chantent dans le ciel, les bergers offrent des cadeaux, merci petit jésus venu sur la terre pour nous sauver...
je me répète, mais c'est la première poésie que j'ai dû apprendre par coeur, je devais avoir cinq ans, et mes neurones ont en gardé la trace.

Tout ça pour vous dire que c'est Noël, et que je ne suis pas encore arrivée à un stade méditatif extême, plongée dans la course aux cadeaux.

Discutant avec des amis athées qui déploraient que Noël conserve (conservât ah ah) un aspect religieux, je me suis emportée. Sauf preuve du contraire, Noël demeure prioritairement une fête religieuse, on y célèbre la naissance de Jésus. Que des personnes athées - qui devraient par conséquent faire preuve de plus de tolérance que des personnes ultra-religieuses dépourvues de rationnalité- se permettent cette intolérance envers le sentiment religieux m'énerve. Je me considère comme quelqu'un de religieux, en étant totalement anti-prosélyte (et jamais je ne voudrais convaincre qui que ce soit, d'ailleurs j'en parle très rarement, car je considère que cela appartient à la sphère strictement privée), mais de plus en plus, j'ai l'impression qu'il faut se justifier de croire encore à quelque chose dans ce monde perdu et auto-suffisant.

Le problème c'est que les deux fêtes, la religieuse et l'hypercommerciale partagent le même nom. Noël, étymologiquement, c'est la nativité du petit Jésus et non le Père Noël - inventé par Coca Cola, tout de même - apportant des cadeaux. Ensuite, c'est clair qu'il s'agit d'une période de partage, et les cadeaux se font dans cette atmosphère : pour rappel, l'Espérance s'est incarnée, d'ôù tout le reste. Ensuite, que des personnes athées ou d'autres religions veulent participer à cette atmosphère particulière, tant mieux, mais jamais la fête commerciale ne doit éclipser totalement la fête religieuse.

ps : sinon, j'ai été gâtée par le Petit Jésus (et oui, quand j'étais petite ce n'était pas le Père Noël, mais le Petit Jésus qui m'apportait des cadeaux. J'ai appris dernièrement que c'était une coutume germanique, le Christkind, comme quoi, même en étant totalement francophone, j'ai été influencée par le métissage culturel fribourgeois :)) car je tiens dans les mains des exemplaires d'une réédition de nouvelles dont j'ai rédigé la postface. (permettez ce bref moment de non-modestie!).

lundi 8 décembre 2008

chronique hivernale 2007


Ps : voilà le texte d'une petite chronique concernant mon hiver en Russie...

Je survis à une température glaciale. Malheureusement, je ne peux pas édifier les foules par mon courage à toute épreuve, car les thermomètres publics ne sont pas légion dans cette ville. J’ignore si c’est pour ne pas trop mettre à mal le moral des Russes ou des étrangers, ou si cela fait également partie « des plans de Poutine ».
Malgré l’hiver les rues sont garnies de jolis calicots. A chaque carrefour se déploient des banderoles, du même type qui barre le boulevard de Pérolles pour le festival du cinéma. Mais sur les banderoles, pas de programme de concert, pas de pub pour Anna Netrebko, posant en anglaise et robe blanche pour son prochain rôle (La traviata, au Marinsky, ne bavez pas j’ai pris la dernière place à moins de cent francs, hi hi, soixante francs pour une star mondiale de l’opéra, Bjork peut aller se rhabiller, j’ai ma vengeance)….bref, je me perds, donc pas de contenu culturel, mais des slogans politiques :
Plan Poutina, Pabieda Rossii
Plan Poutina, Sila Peterbourga

Ce qui donne : le plan de Poutine : la victoire de la Russie (je me demande bien sur qui)
Le plan de Poutine : la force de St-Petersbourg
Le programme se décline également sur les vitres intérieures des marchrutka (bus privés que j’emprunte quotidiennement et où je prononce la phrase fatidique : astanavitié na astanovkie pajalousta (arrêtez à l’arrêt, svp, tout ça pour ça et oui)), où le lecteur apprend qu’il a sa place dans le programme de Poutine (« tu es dans le plan de Poutine : travail, habitat », et un autre mot compliqué que je ne connais pas). Le nom du parti politique de Poutine : Edinnaya Rossia (une Russie unique) : voilà pourquoi le parti de Kasparov s’appelle « une autre Russie ». Et j’apprends en lisant les journaux (anglophones…) que le maître du pays a développé toute une philosophie politique, la « sovereign democracy », ce qui veut en gros dire que la Russie ne veut pas se calquer sur les démocraties occidentales mais exister au contraire de façon indépendante. La ligne politique est claire : se poser en superpuissance et affirmer coûte que coûte la validité de son modèle –forcément particulier- face à l’Europe ou aux Etats-Unis.
[...]
On a bien rigolé en voyant que Catherine II était enterrée à côté de son mari, qu’elle a fait assassiner… Le pauvre, comment ne pas échapper à une mégère, même après sa mort…St-Pierre et Paul contient également ce qui reste de Nicolas II, de sa femme et de trois de ses filles. Le tsarévitch et une grande-duchesse manquent à l’appel, même si cet été, on a parlé de découvertes d’ossements à Iekaterinbourg (lieu du massacre), et de test ADN.



Donc voilà la sépulture du dernier tsar de Russie. Je vous mets la photo, parce que c’est historique qu’en 1998, 80 ans après son assassinat, le gouvernement de l’époque ait fait enterrer les restes du tsar que le régime bolchevik avait assassiné. Mais c’est symptomatique de la Russie et de son incapacité à digérer l’époque soviétique : certes, ils sont enterrés, et le jour où j’ai visité l’église, il y avait une rose rouge sur le sol de la chapelle (on ne peut pas y entrer, photo prise depuis la porte), mais ils sont cachés dans une petite chapelle intérieure, alors que les autres tsars ont droit à un énorme sarcophage de marbre posé à même le sol de l’église…
Je parle d’oubli, ou d’incapacité à digérer – ou à même parler de son passé… car le 7 novembre 2007, j’ai vécu les 90 ans jours pour jours de la révolution d’Octobre… je m’attendais à quelque chose…. Bref, la révolution d’octobre (de novembre d’après le calendrier grégorien, mais le calendrier julien que l’église orthodoxe, ne voulant pas plier devant le pape, avait conservé a 13 jours de retard sur notre calendrier) 1917 n’est plus fêtée. On a substitué un « jour de l’unité du peuple », le 4 novembre, fêtant la victoire des boyards moscovites sur les milices polonaises qui avaient alors envahi la capitale en 1612 (des Polonais à Moscou ? c’est fou mon ignorance, chaque jour on apprend quelque chose…).
En passant, il paraît que c’est un geste politique, hautement anti-occidental, que Poutine a instauré cette fête en 2005, soit après la révolution orange en Ukraine…….Mais officiellement, c’est parce que les gens avaient besoin d’un jour chômé en novembre, et qu’il fallait remplacer la fête de la révolution par autre chose… D’ailleurs c’est également la fête de la Vierge de Kazan, Boje materi : l’icône de Kazan passe pour faire des miracles, et a notamment arrêté les troupes tatares assiégeant Kazan du temps d’Ivan le Terrible. Elle se trouve maintenant dans l’Eglise du même nom, une atrocité néo-classique sur la Nievsky, qui se veut une copie de St-Pierre (ah ah ça m’a bien fait rire quand j’ai lu ça), à côté des drapeaux des régiments napoléoniens et des clés de Lübeck et de Nancy, prises aux Français lors des campagnes de 1815…
Je m’égare également : je voulais vous parler de la Révolution d’Octobre. Dans une ville qui a laissé deux statues de Lénine sur la Bolchoi Prospekt de mon île (je vous amènerai les photos la prochaine fois, j’ai marché à côté l’autre jour, mais le visage de Lénine est si impressionnant que je n’ai pas osé faire la touriste…. C’est pire que le cavalier de bronze ces statues soviétiques, ça fait froid dans le dos : leur pose est surhumaine et très hautaine… le bras levé, torse bombé, fixant le sens de l’Histoire qu’ils ont réussie à domestiquer…), je m’imaginais naïvement que toutes les fautes étaient retombées sur Staline et que Lénine n’était pas condamné (j’ai beau essayé de parler de ça avec les gens que je connais, leur passé est tabou, impossible de savoir leur opinion sur la transition que vit leur pays…)…Mais la révolution d’Octobre n’est fêtée que par une poignée de « fanatique » (le mot est de ma prof de russe), le parti communiste actuel – il existe toujours, et d’ailleurs même la fameuse Pravda que je croyais enterrée : une jeune femme la lisait ostensiblement dans le métro, Pravda en rouge, le portrait de Lénine à côté, et une photo noire et blanc où se détachait le rouge des banderoles : « nacha pabieda : notre victoire, désignant probablement le fameux 7 novembre…
Donc pas de cérémonie, rien, si ce n’est la neige, qui a décidé de faire son apparition ce jour-là, nimbant le champ de Mars de blanc : le feu pour les victimes de la Révolution y brûle toujours, et ce jour-là, je m’en suis approchée, il est vrai plus pour me réchauffer que pour verser une larme. Je vous enverrais bien une p hoto, mais les appareils numériques n’aiment pas les températures en-dessous de zéro. Donc une photo symbolique, la prise du Palais d’Hiver . Les troupes de Trotsky n’ont rencontré qu’un bataillon de femmes défendant le fameux Palais, qu’ils ont violé (selon Joseph Brodksy), très peu de morts. Le chef du gouvernement provisoire, Kerensky s’est enfui en se déguisant en femme (a-t-il échappé au viol ? hi hi) et est mort en exil aux Etats-Unis dans les années 70 je crois. Et le comité bolchevique a investi les environs de l’institut Smolny pour gouverner la ville.




Voilà l’église principale du couvent de Smolny, que Rastrelli construisit. C’est du baroque russe, et c’est joli. (ou la la, à la relecture, je vois que je fatigue, le style est moins fleuri) Sinon sachez que l’église Pierre-Paul (jacques) fut construite par un Tessinois (Trezzini) qui lui est responsable du baroque pétrovien (de l’époque de Pierre le grand), des très jolis bâtiments moins boursouflés et plus nordiques. D’ailleurs la flèche très haute qui couronne l’église Pierre-Paul est rare dans l’art baroque : Brodksy en parle comme d’une « aiguille qui aimante la ville »… c’est vrai que les flots qui l’entourent coulent constamment, tout ce liquide qui s’en va, nous fuyant, et nous restons sur les ponts à les regarder s’échapper… Mais cette ville où le baroque reste triomphant (malgré tout la rigidité classique et néo-classique) est dans sa géographie même en mouvement : saviez-vous que les fameuses inondations sont causées par le vent en provenance de la Baltique, qui fait rebrousser chemin à la Niéva, l’empêchant de se jeter dans la mer… Voyez je vis dans une ville où le flux des fleuves s’inverse parfois… Ca fait des tourbillons, et la Nieva valse…et tout peut arriver
D’ailleurs
« la texture granuleuse des pavés de granit voisinant avec cette eau qui coule, qui s’en va toujours, contient quelque chose qui imbibe les semelles d’un désir quasi sensuel de marcher » (brodksy toujours)…


ps : dès que j'aurai du temps devant moi je retrouverai mes photos dans le fouillis de mon ordi et les publierai avec le billet. Prenez patience

teaser

pour la suite du menu je vous propose :



1/ un compte-rendu du pétard mouillé de la St-Nicolas

2/ une petite présentation de Jack Rollan

3/ une pincée de Corinna Bille

4/ ? le suspense fait vivre...

de la politesse dans les trains


J'étais assise à côté d'un cas social ferroviaire (CSF) gratiné ce soir. Pour commencer, rappelons quelques règles de savoir-vivre (et oui, une Nadine de Rotschild sommeille en moi, je vous ai dit que j'étais une femme vénale au fond, bref je m'égare : )

Règles de savoir-vivre ferroviaire : ne pas trop perturber ses voisins

Liste de quelques manquements à cette sacro-sainte règle :

1/ les gens qui s'époumonent dans leur natel à raconter leur vie privée....

on est tous d'accord que c'est super super horripilant. IL y a pire

2/ les gens qui s'époumonent dans leur natel à raconter leur vie privée.. qui raccrochent... qui attendent (trois secondes, j'ai compté).... qui appellent une autre de leur connaissance pour leur raconter exactement la même chose.

Le cycle sus-mentionné a duré, le temps d'un Lausanne-Genève, trois fois, et tous les voisins ont gentiment pu révisé leurs notes.

ça donne (en discours direct) :

1/ j'ai fait 3,5 à mon examen de finance
2/ deux de mes collègues ont été virés
3/ tu vois, il me manque le côté académique dans ce boulot
4/ mais je m'accroche, je serre les dents [ndlr : si seulement c'était la machoire...]
5/je suis fâchée avec ma mère, tu vois elle était pas là pour moi cet été
6/ françoise, t'es pas enceinte ? mais tu sais qui est le père ? Sacré Françoise, tu me fais le coup tous les trois mois...


[en fait, ce petit discours rapporté manque considérablement de sa substance. Parce qu'à chaque coup de fil, les faits exposés ci-dessus était largement amplifiés et répétés pour que le correspondant comprenne bien toutes les subtilités du raisonnement....]
Bref, je souhaiterais qu'on légalise le don de cerveau, certaines personnes en auraient bien besoin...

jeudi 4 décembre 2008

lost in translation

aujourd'hui notre leçon de français portera mes amis sur les faux amis (c'est minuit, je suis insomniaque donc soyez indulgents)
un smoking ça fait chic en français, mais en bon anglophone on devrait dire tuxedo (teuxido) : essayez de dire à James Bond en V.O qu'il a un beau smoking, vous verrez tout de suite à sa tronche que, non, ça va pas le faire [bon, en même temps, c'est un excellent prétexte pour expliquer la raison de votre non-sélection en tant que James Bond's girl]
un bistrot c'est sympa, mais saviez-vous l'étymologie du mot? La légende urbaine prétend que c'est grâce aux cosaques des troupes d'occupation du tsar à la chute de Napoléon. En effet, les soldats russes (toutes mes excuses si raccourci ethnique, j'attends les explications des subtiles différences avec joie) se précipitaient dans les cafés en hurlant : Bistro ! ce qui en russe veut dire Vite! (en gros, ils réclamaient : vite, à boire!).
Le problème c'est que bistro s'écrit certes bistro, mais se prononce BISTRA (car l'accent sur le i il y a, mais ça c'est dur à capter pour un francophone. Imaginez que vous n'utilisez pas uniquement le devant de votre machoire pour parler, mais également les jointures des machoires. c'est comme ça que je m'imagine la permutation physique pour mieux s'adapter à un accent. De la même manière, je trouve que l'anglais se parle avec le fond de la gorge et les sinus.) Du coup, la belle histoire sent le coup monté par un écrivain romantique désoeuvré dans sa mansarde... (du coup, vu les températures polaires qu'il règne dans ma mansarde je peux compatir (question : on m'a fait remarquer je prononçais MAN Z ARDE alors qu'il faudrait dire MAN ss arde : je suis sûre que j'ai fait un amalgame avec les mazarinades ou alors confondre
monsieur de Mansard avec le cardinal ?? je ne sais).
Bon je m'égare totalement :
un bel exemple de dérivation sémantique : le mot passion. A la base (latine toujours), cela n'exprime absolument l'idée de plaisir et de joie yop-la-boum que tous les chocolatiers de la planète utilisent pour leur message publicitaire.
J'ai oublié l'infinitif du verbe latin, mais le supin passum a donné passion, tandis que cet infinitif (pateo, pates, patere... est-ce çA ? ou la la les neurones meurent et ne ressuscitent pas... elles)) a donné pâtir. Donc au début la passion, c'était la grosse souffrance, le côté passif (le terme vient de là également), c'est subir après tout : donc en gros une souffrance infligée qu'on subit : on voit pourquoi on parle de passion du Christ (est passus)...
L'esthétique médiévale a repris le terme et l'a connoté de l'enjolivage amoureux : à moins que ce ne soit les tragédies classiques - j'ai l'esprit brouillé aujourod'hui - car l'amour c'est une souffrance qui nous est infligée, la passion c'est le dérèglement de l'équilibre, et toutes les tragédies finissent mal.
Après est venu Hollywood et ses envolées de violon à faire pleurer d'envie Chostakovitch, et le kitsch a triomphé (relire Kundera pour mieux saisir svp).
Du coup, qui reste-t-il pour être le "soleil noir de la mélancolie", je vous le demande ? C'est pour çA que si certaines attendent le prince charment, moi j'attends le prince ténébreux.
c'est très embrouillé, mais je me comprends. sur ce bonne nuit

mercredi 3 décembre 2008

lausanne en vrac

quelques observations et questions existentielles d'une néo-Lausannoise :

après un mois de mise en service, et quelques voyages personnels, je suis toujours perdue lorsque je sors du métro au Flon... je n'ai toujours pas réussie à sortir du côté du joli tobogan vert : d'ailleurs pouquoi les jolies salades design du toi ne rougissent-elles l'automne venu ?

est-ce que les sommelières du café romand sont castées pour leur mauvaise humeur et leur tronche incroyable ?

est-ce que les cordonniers lausannois sont les plus riches du mondes, vu le nombre de talon égratigné dans la descente du Petit-Chêne ? D'ailleurs, pourquoi personne n'organise des descentes du Petit-Chêne en talon aiguille, alors que des 100 mètres en talons aiguilles existent bel et bien?

Que va-t-il se passer avec le Musée des Beaux-Arts ? Où va-t-on entreposer les toiles qui dorment dans les réserves ?

Est-ce que le sirop à l'aspérule du café de Grancy est bon? Pourquoi le Bar-Tabac ferme à neuf heures en semaine?

lundi 1 décembre 2008

politika : thaksin et cie

Quand on y réfléchit bien, la vie est curieuse :

en Thaïlande, la plupart des chemises jaunes sont des middle class ou des intellectuels royalistes qui se révoltent contre la démocratie : et oui, ils reprochent au premier ministre corrompu d'acheter des voix auprès de la plèbe (les chemises rouges) et revendiquent un système de vote plus élitiste (et non plus fondé sur le système : "un homme, une voix".)
La couverture des médias occidentaux occultent complètement ce système de pensée, en les mettant en valeur contre le méchant corrompu premier ministre Thaksin (pourtant légitimement et démocratiquement élu). Donc en fait, les Thaïlandais ne veulent pas d'un système où les plus pauvres ont droit au chapitre, car ils les soupçonnent de vendre leur voix au plus offrant.

Avant de s'en outrer, il faut se rappeler que même la Révolution française fonctionnait sur le même système : pour être citoyen, il fallait être propriétaire, car les prolétaires (comme l'étymologie le rappelle : "proles"=descendance, c'est-à-dire ceux qui n'ont que leur livre comme richesse) n'avaient rien à perdre (aucune propriété) ne pouvaient être pris au sérieux, on ne pouvait pas leur faire confiance. La troisième république est passée par là et a ripoliné l'héritage de la Révolution française, qui est demeurée une révolution bourgeoise jusqu'au bout.

Donc, le journaliste français qui dépeint la crise thaïlandaise comme "la révolution française" (en pensant le peuple s'unit contre la tyrannie) a bouclé la boucle (ce qui lorsqu'on parle de révolution, est bien commode) en parlant en fait de la prise de conscience de la bourgeoise d'être menacée par la masse des petites gens. [comme quoi l'Histoire est toujours remodelable à souhait].

A part ça le Lashkar-a-Taiba a réussi un joli coup : dix personnes pour dézinguer 200 personnes ! Encore une fois, il faut relever que les morts n'ont décidément pas la même importance : cela fait plus d'une année qu'une série d'attentats ensanglante l'Inde, sans avoir le moindre poids en Occident (à part quelques articles). Il faut que des Occidentaux périssent pour que le monde s'affole.