lundi 12 janvier 2009

primorskaya : le vent du large

Ce que j’aimais dans les cours, c’était la longue promenade qui m’y menait chaque semaine je passais à côté du vendeur de pastèque, du square où les enfants jouent, de l’énigmatique bâtiment en quinconce, de l’atmosphère vive et colorée de ce coin de l'île petrogradskaïa… Bref, un peu de vie.
Ma rue est très bien, mais parfois déserte, comme un long couloir poussiéreux où souffle le vent, et où le sable affleure sous les lignes du tram. On sent la fin, la fin de la terre, la capitulation devant l’élément liquide, si proche et pourtant caché. Oui ma rue est le début de l’infini océan… voilà pourquoi à chaque fois que je m’enfonce sous terre à Primorskaya j’ai sur le bout des lèvres des vers de Hugo sur les colères océanes… ou les langueurs océanes… que vient faire l’océan dans tout cela… ??
Pourtant, l’île de Vassili, et toute la gavanskaya oulitsa est une proue, une proue recouverte d’immeuble, mais le sable est tout proche, les mouettes me survolent, …. Pour bien exprimer la périphérie de l’île, on y a planté le cimetière, mélange ahurissant, le végétal a gagné, les tombes à l’abandon, sans pour autant qu’il s’en dégage un sentiment angoissant. Non c’est le chamanisme primitif, la grande forêt des slaves, où l’homme s’efface, les chairs se désagrègent, mais la tombe elle-même est envahie par les fougères…. Je songe à Corinna Bille, elle aurait adoré l’endroit. Au détour d’une allée, un sanctuaire baroque, et des chapelets de femmes bourdonnantes de prières… je n’ose entrer dans l église sans châle devant tant de recueillement. C’est la tombe de la bienheureuse xsenia la sainte locale…………..

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