jeudi 13 septembre 2007

premier août festif

Premier août festif

Le matin j’ai rencontré sans le savoir le vice-consul, Patrick Schait, qui était venu avec un groupe de volontaire visiter le musée dépôt de l’Hermitage : très peu de salles, mais beaucoup de choses intéressantes : des peintures de l’aristocratie russe qui dorment dans leur cage de verre depuis la Révolution, comme ce prince Youssopov à l’air prophétiquement nostalgique… puis des sculptures médiévales magnifiques et des copies baroques d’Antiquité : les sages romains avec des nez tordus pour faire baroque. Quelques miniatures en bronze… Enfin, une incroyable collection de meubles : toute la collection du Palais d’Hiver : merveilleuse armoire Art nouveau, délicates chaises Louis XIV, etc.… magnifiques chaises médiévales ( !!!!). Le clou de la visite : la tente offerte par le sultan turc à Catherine II…… une merveille. Et une multitude de carrosses.


Mais là je me perds, car je voulais vous raconter mon premier août. Et bien imaginez-vous un village de tentes en tissu aérien, style les experts à Miami et des petites tentures pour former des alcoves, le tout rempli de beautiful people russes et suisses…. Et deux-trois étudiants perdus au milieu, dont la sous-signée, qui avait perdu une belle occasion de mettre sa robe années soixante. Mais pour une fois, j’avais une belle excuse car j’avais fait acte de présence aux volontaires de l’Ermitage à l’accueil des visiteurs, expérience sympathique que je vous raconterai une autre fois si vous êtes sage… Bref, je suis arrivée avec mon chef de l’Ermitage juste à l’heure, j’étais un peu stressée par le cadre donc j’entre sans m’arrêter devant quatre personnes qui se tenaient en rang et qui serraient la main des personnes qui entraient, comme les honneurs à un enterrement. Bien sûr, c’est de la delphinerie typique, car le petit monsieur grisonnant avec des jolies lunettes bleues qui me regarde c’était le consul !! Bon au moins, vous auriez dû également voir ma tête quand j’ai vu que le vice-consul et sa femme n’étaient autres que le couple de visiteurs du matin à Staraïa Dirievnia… Sinon sympathique soirée à la Ferrero-Rocher, avec brochettes de poulet et de poisson, petits fours (malheureusement aucun buffet de gruyères à l’horizon) et même dégustation de Gally (l’assemblage Gally de Germanier pour les incultes, c’est divin, je vous dis)… Par contre, l’énorme vodka refilée par une connaissance russe a fait le traditionnel effet que la vodka a sur moi, c’est-à-dire que je deviens toute légère, que je parle avec le vice-consul et que j’obtiens sa carte (comme dirait Andréa c’est du networking), et à entraîner toute une petite équipe dans une marchruka direction le fidel (tant de bars à St-Petersbourg, mais c’est vrai qu’il est vraiment sympa ce petit bar…). Entre-temps, nous avons perdu la moitié de l’association et consterné les russes en riant dans les rues – un russe ne rit jamais dans la rue, ni ne sourit. Il est froid et sinistre, mais dès qu’on le connaît c’est un autre problème il parle trop. Je vous dis pas de demi-mesures dans ce pays, ça correspond à mon caractère, mais quand même parfois c’est déprimant de voir une ville entière tirer la gueule le matin dans le métro. Bon, il y a parfois des moments sympas, comme par exemple ce vieux contrôleur qui ne me prend que 10 roubles au lieu des 14 dans le bus, en me faisant un petit sourire et un clin d’œil – j’en reviens toujours pas, il devait être ukrainien ou biélorusse, j’en sais rien, mais c’est historique !!.
Ah oui, autre anecdote : il ne faut jamais toucher un russe qu’on ne connaît pas (sauf dans le métro ou tout le monde vous pousse dans tous les coins sans jamais s’excuser) : je racontais à ma prof de russe que je ne connaissais pas le mot pour faire s’arrêter la marchruka, alors j’avais touché l’épaule (une petite tape sur l’épaule) du conducteur pour le faire s’arrêter. J’avais bien vu qu’il était surpris : ma prof de russe a ri pendant dix minutes, en me faisant une théorie que j’allais devenir légendaire auprès des chauffeurs de marchruka : on ne touche jamais qqn qu’on ne connaît pas, sauf dans le métro, ou on ne peut pas faire autrement selon elle. C’est beaucoup trop familier : j’ai quand même remarqué que je ne lui avais tout de même pas touché la cuisse, mais paraît-il toucher l’épaule ça fait tout de suite bizarre pour un russe. Donc me voilà en train de faire des avances involontaires auprès des chauffeurs de marchruka russes !! Je vous rassure, il ne s’est rien passé, il s’est arrêté et je suis sortie du bus, non mais quand même, pour qui me prenez-voous…
Quand au premier août, vu que la réception avait débuté à 18h, je suis rentrée très sage avec le dernier métro : mais j’ai toutefois pu profiter du magnifique panorama qu’on a depuis la forteresse pierre-paul (jacques hi hi).

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